Le livre Ligne de nage de l’autrice Américaine Julie Otsuka est à l’honneur en cette rentrée littéraire. La romancière, d’origine japonaise, a été lauréate il y a dix ans du prix Femina étranger.
Ce livre évoque un thème plutôt triste : le grand âge, et plus précisément la dégénération de la mémoire, et toutes les conséquences que cela implique. Il parle aussi de ces petites choses que l’on repousse à plus tard, et que finalement on se rappelle mais trop tard et que l’on ne fera jamais. C’est ce deuil de la vie passée, et l’empirement de la maladie qui est prédominant dans cet ouvrage.
C’est bien écrit, bien traduit, la lecture est assez rapide, et intéressante. Pour les nageurs, seul le premier chapitre « La piscine en sous-sol » parle de piscine, mais il le fait merveilleusement bien. Les petites manies des nageurs, les lignes de nage, le plaisir d’être dans l’eau tout simplement, tout sonne juste. Ce chapitre marque le contraste entre la vie terrestre et ses contraintes, ses tracas, et la vie dans l’eau libérée de tous les soucis. C’est aussi dans ce premier chapitre qui représente un tiers du livre qui marque l’apparition d’un mystère dans la piscine : la naissance d’une minuscule fissure au fond du bassin. D’où vient cette brisure, est-ce qu’elle va empirer, disparaître, se multiplier, avoir des conséquences ? Effrayante, intrigante, chacun a une réaction différente, et une manière différente de l’expliquer. Le parallèle avec la déficience est très réussi, et la lecture qui nous fait découvrir les justifications parfois absurdes et innocentes des uns et des autres pour expliquer l’apparition de cette fameuse fissure est un régal. Malgré la gravité du sujet, l’autrice a réussi à rendre la lecture agréable, légère, et à la portée de tous.
Ligne de nage, éditions Gallimard (01/09/2022), 176 pages. Prix public 19 euros. Acheter sur Amazon.