Les chronos affolants des champions de longue distance en natation

La natation en eau libre a fait son entrée dans le programme olympique en 2008 à l’occasion des jeux de Pékin. Une seule épreuve de cette discipline est disputée aux jeux : le 10KM. On appelle également cette épreuve le marathon aquatique, car l’effort nécessaire pour boucler cette distance est comparable à celui du marathon en course à pieds.

Il existe quelques courses ouvertes au grand public sur ces distances comme les courses Open Swim Stars, ou les épreuves d’eau libre de la FFN. Les nageurs sont plutôt rares à s’engager sur cette distance, quelques dizaines voire une centaine de participants par course au maximum, alors que les formats plus courts sont davantage plébiscités. En effet cela nécessite une sérieuse préparation ne serait-ce que pour espérer arriver au bout de la distance, d’autant qu’en natation il y a généralement un temps limite inatteignable sans un entraînement rigoureux. J’avais par exemple dépassé d’une minute le temps limite théorique de 3h pour mon premier marathon à la nage.

Les meilleurs chronos mondiaux sont en dessous de la barre des 2 heures, très proches également des chronos pour le marathon terrestre. Cependant il y a moins d’écart entre les performances masculines et féminines qu’en course à pied. Le meilleur chrono homme est de 1 h 49 min 55 secondes, et de 1 h 56 min 32 seconde pour les femmes.

Championnats de France d’eau libre à Pierrelatte, 10KM

Pour bien se rendre compte de la performance, et surtout pour comparer avec nos propres chronos, il faut regarder à quels temps ces allures correspondent sur des distances classiques de piscine. Voici donc les équivalences dans le tableau ci-dessous :

10KM5K1500M1KM800M400M200M100M50M25M
H1″49’5554’5816’3011’008’484’242’121’060’330’16
F1″56’3258’1617’3011’399’194’402’201’100’350’17

Ce tableau permet de prendre la pleine mesure des performances incroyable des nageurs d’eau libre de haut niveau qui arrivent à maintenir une allure extrêmement élevée pendant toute la course.

On n’ose à peine imaginer les séries à l’entraînement pour les athlètes qui sont forcément nagées à une allure supérieure, sur toute une panoplie de distances pour être capable d’être rapide, résistant et endurant.

Celles et ceux qui enregistrent leur carnet d’entraînement de natation sur nageurs.com peuvent retrouver leurs meilleurs temps par distance et par année.

Pour s’amuser on pourrait se poser la question de quelle distance on pourrait « tenir » à cette allure !

Pour un nageur loisir la réponse est vite répondue : même en y mettant toute ses forces, impossible de tenir cette allure ne serait-ce que sur une seule longueur d’un bassin de 25m. Soit à peine quelques secondes.

Un nageur de niveau master en club pourra tenir cette allure à l’entraînement sur 50m en y mettant tout de même une certaine intensité, et éventuellement tenir le chrono sur 100m voire 200m en faisant un départ plongé à son allure maximale. Soit donc seulement une ou deux minutes possibles à cette allure. Mais seuls les nageurs particulièrement entraînés et habitués à performer sur les compétitions sont capables de tenir cette allure sur des distances de 400m ou plus.

Et vous combien de temps pourriez vous tenir à ces allures ?

Swimming Australia utilise la puissance des données de son data lake pour ses nageurs

C’est d’abord pour centraliser l’ensemble de ses données que la fédération a choisi de créer un data lake nommé Atlantis. Celui-ci hébergé dans le cloud AWS (Amazon Web Services). Cela afin d’arrêter d’utiliser des fichiers Excel dont les données peuvent être éparpillées, altérées ou obsolètes.
Ce système de données centralisées, comporte à la fois des données de compétition et de formation. La centralisation de ces informations permet de construire des applications de BigData exploitant ces données plus facilement exploitables pour les différents intervenants.

Plusieurs cas d’emplois ont été développés pour tirer partie de ces données.
Lors de l’AWS Summit, Jess Corones qui est le responsable des solutions de performance de Swimming Australia a détaillé la manière dont les données sont exploitées au sein de la fédération.
Les retranscriptions ne précisent pas vraiment la maturité de ces expérimentations ni si celles-ci ont dores et déjà apporté des bénéfices mesurables. Elles donnent néanmoins quelques exemples intéressants de mise en pratique.

L’aide à la constitution d’un relais

Des informations sont collectées pour estimer le niveau de forme des athlètes des autres pays.
Il s’agit tout d’abord des temps de chaque athlète qui sont récoltés sur internet, mais aussi d’analyser et comprendre quel est le niveau de forme de chacun, cela afin d’avoir un avis éclairé pour le coach. Le but est notamment en temps réel lors de déplacements pour des compétitions internationales, de comprendre qui nage, mais aussi de pouvoir effectuer des changements dans le relais.

L’analyse d’une course

La fédération a construit une sorte de comparatif dans lequel elle a intégré un classement sur chaque constituante d’une course : le départ, le virage, la fin de course. Elle y intègre autant ses propres athlètes que ceux des autres nations. Cela permet d’établir un classement, ou encore de comparer les performances d’un athlète par rapport aux autres.
L’objectif étant de comprendre les clés pour gagner une compétition.

Comprendre le taux de rétention chez les jeunes

Les groupes de jeune sont en effet constitués par année de naissance, et par exemple un nageur de 13 ans né en janvier peut nager avec un autre nageur né en décembre. Il peut donc y avoir une grande différence de maturité entre les nageurs particulièrement à cet âge.
Un algorithme développé par l’Université de Sydney a été implémenté sur le lake afin d’estimer pour une course donnée un classement plus équitable qui tient compte de l’âge du nageur et de sa maturité.

Début des « test event » à Tokyo en vue des JO

Si la tenue des jeux-olympiques dans moins de trois mois est encore incertaine, que l’épidémie de covid plonge la région de Tokyo dans l’état d’urgence et la population hostile au maintien des jeux, une chose est néanmoins certaine : les test event ont pu démarrer.

C’est en effet du 1er mai au 6 mai que se déroule l’une des étapes de la coupe du monde de plongeon de la FINA. A la clé la possibilité de se qualifier pour les jeux olympiques.

La Tokyo Tower, l’un des emblèmes de la ville de Tokyo et cousine de notre tour Eiffel. Crédit photo : nageurs.com

De nombreux athlètes étrangers présents

C’est ainsi plus de 200 athlètes, provenant de 50 pays, qui se sont retrouvés pour disputer des épreuves de plongeon. Le tremplin à 3m ainsi que le haut-vol à 10m, en individuel ou synchronisé.

Parmi les athlètes, il y a notamment des participants venant des pays durement frappés par l’épidémie de coronavirus : un indien, huit brésiliens, quatorze britaniques, quatre français, etc.

A l’opposé, la Chine extrêmement prudente au sujet de l’épidémie a néanmoins deux athlètes représentés. Davantage prudente, la fédération australienne a préféré s’excuser et ne pas prendre part à cet événement.

Un protocole sanitaire extrêmement strict

Un protocole sanitaire très strict est mis en place, l’objectif est aussi de tester celui-ci avant les JO. Un système de bulle sanitaire est mis en place autour des athlètes, ceux-ci ne peuvent ainsi pas quitter leur chambre d’hôtel, subissent des tests anti-Covid chaque jour, et sont accompagnés jusqu’au lieu de la compétition.

Un rappel à l’ordre à été fait lors d’un échauffement au cours duquel des athlètes étaient trop proches.

Les épreuves se déroulent en outre sans spectateur, à huis-clos, et les athlètes ne pourront pas visiter la ville ou faire du tourisme.

Jusqu’à présent on pouvait sérieusement douter du maintiens des JO, mais la bonne tenue de cette épreuve test est plutôt de bon augure pour la suite.