Comment s’équiper pour son premier triathlon ?

L’équipement nécessaire pour le triathlon est assez conséquent car il combine celui des trois disciplines. En plus du côté performance et de coût de chaque élément du matériel de triathlon, il convient aussi de garder à l’esprit les étapes de transition, et donc de penser à l’aspect pratique en évaluant le meilleur compromis entre gain de performance, et temps de transition.

La combinaison de natation en néoprène est un bon exemple qui illustre ce point. Indéniablement celle-ci permet de nager plus vite car elle améliore la flottabilité, gaine le corps, et réduit les frictions avec l’eau. Si celle-ci reste obligatoire dans le règlement de la fédération française de triathlon FFTri lorsque la température est inférieure à 16°C, il est possible au delà de cette température de faire le choix de nager sans.

Première partie : la natation. Ici dans le Bassin de la Villette lors du triathlon de Paris 2018. Crédit photo : nageurs.com

Même si l’étape d’enfilage qui est plus délicate que celle pour la retirer, nombreux triathlètes font le choix de ne pas en porter, et se contentent d’une tri-fonction. Les distances en natation étant relativement courtes sur les triathlon, le gain de temps d’une combinaison n’est en effet pas significatif. Ce temps va bien sûr dépendre de votre niveau. J’ai publié il y a quelques temps un article sur ce blog sur le gain de temps que la combinaison apporte et que j’estime à une minute par kilomètre. Bien peu donc sur le chrono final d’un triathlon ! Celle-ci est donc plutôt à réserver pour les épreuves dans lesquelles la température de l’eau nécessite une combinaison, ou alors éventuellement s’il y a des méduses pour les épreuves en mer. La trifonction présente le grand avantage de permettre d’enchaîner les trois épreuves sans changer de tenue.

Concernant les autres matériels pour la natation, généralement le bonnet de bain est fourni par l’organisation, il est possible de porter un premier bonnet en dessous si l’eau est froide. Les lunettes sont à choisir selon la luminosité, de préférence avec verres teintés pour convenir par tout temps, ou avec verres miroir par grand soleil. Et surtout avec un joint souple, et avec l’élastique de préférence sous le bonnet pour éviter de les perdre notamment lors des départs en masse, où un coup pourrait gâcher votre course.

Après la natation, c’est la transition pour le vélo ! Sans doute la partie la plus onéreuse en matériel, mais aussi la portion qui va demander l’effort le plus long de la course. Il peut d’ailleurs être judicieux de se tourner vers un vélo d’occasion pour ses premières courses, en choisissant un modèle bien entretenu et de bonne qualité, plutôt qu’un vélo neuf de qualité inférieure.

L’étape en vélo du triathlon. Photo prise lors du triathlon de Paris.

La gamme de vélo est large, des vélos de courses basiques, jusqu’aux modèles performants tout carbone par exemple. On peut installer des pédales automatiques et également un prolongateur de triathlon sur le guidon.

Il est important d’entretenir correctement son vélo, vérifier les différents éléments de transmission, nettoyer les poussières, lubrifier, et gonfler à la bonne pression des pneus, afin de profiter du meilleur de son vélo.

Section course à pied, triathlon du Château de Chantilly faisant partie du circuit Caste Race Series.

Dernière étape et non des moindres, la course à pied. Une bonne paire de chaussures de running est indispensable, le site https://chaussurerunning.fr/ permet de comparer facilement les différents modèles. De nombreuses marques proposent des modèles de chaussures de running. Les modèles vont s’adapter au type de foulée, supinateur neutre ou pronateur. On peut connaître son type de foulée en observant l’usure d’une semelle de chaussure.

Accompagnement de la foulée, amortissement du choc, poids plume, dynamisme, etc, les caractéristiques des modèles sont très variées.

On entent également de plus en plus la notion de drop d’une chaussure. Celui-ci correspond à la mesure de la différence de hauteur entre l’arrière de la chaussure – au niveau du talon, et l’avant – au niveau de l’avant-pied. Certains coureurs, pour se rapprocher d’une foulée plus naturelle, se tournent vers des chaussures à drop de zéro.

Pour éviter les ampoules, une paire de chaussettes anti-frottement est également conseillée.

Afin d’avoir un suivi de ses performances de la course, en complément du chrono des organisateurs, on peut utiliser une montre multi-sport qui va enregistrer le tracé GPS de votre course, votre vitesse, le rythme cardiaque, etc. Certaines ont même un mode triathlon facilitant la transition d’une discipline à l’autre sans devoir arrêter le chrono. Ces enregistrements sont très utile à la fois lors de l’entraînement, mais aussi pour l’analyse détaillée de vos exploits en compétition !

Des magasins généralistes comme Décathlon ou des boutiques en ligne comme https://www.deporvillage.fr/ vont proposer toute une gamme d’équipement, que l’on va pouvoir également compléter auprès de commerçants spécialisés ayant un choix plus pointu ou des marques exclusives.

Soupe d’algues et kilomètres supplémentaires, les épreuves de natation du Castle Swim Series ne sont pas encore complètement au point

Pour sa neuvième édition, le triathlon de Chantilly s’est diversifié et a proposé des épreuves de nage en eau libre ainsi que de running. L’ensemble des épreuves est répartie sur le week-end. Les épreuves d’eau libre ayant eu lieu le samedi matin, avec trois vagues de départ : 5KM, 2.5KM et 1 mile.

Nous étions une quarantaine à participer au 5KM, mais seulement une dizaine en maillot. Le parcours a été donné en ligne dans l’eau, et consistait en 3 tours du bassin. L’eau avait une couleur assez peu engageante, marron avec beaucoup de particules, mélangée avec des morceaux d’algues. Heureusement dès le premier virage l’eau était plus claire, mais aussi curieusement bien plus fraîche.

Les algues étaient omniprésentes lors de la course, ralentissant parfois la progression, mais surtout il y avait un endroit où ils étaient si denses que je me suis retrouvé à me débattre pendant une dizaine de secondes, complètement prisonnier, sans pouvoir avancer, par des algues arrivant au raz de l’eau. C’est normalement ce type d’obstacle qui aurait dû être signalé par une bouée, ou lors du briefing.

A la fin du premier tour, je commençais à comprendre que l’organisation avait mal mesuré le tracé et que les trois tours dépasseraient 5KM. C’est embêtant car pendant tout le second tour je me suis demandé si les organisateurs allaient s’en rendre compte et nous sortir à la fin du second tour. Finalement c’est bien trois tours qu’il a fallu faire, avec au final un chrono de 1 heure 50 qui me laisse croire que nous avons plutôt nagés 6500 mètres que 5000.

Un chrono qui ne servira donc à rien puisque la distance est erronée, même si je suis néanmoins content d’avoir participé à cette course et d’avoir pu monter sur le podium.

A noter également, peu de temps après la course et pendant plusieurs jours ensuite, j’ai eu pas mal de démangeaisons sur la peau, à cause de piqures de puce d’eau.

Pour résumer il y avait pas mal de points qui mériteraient d’être améliorés pour les prochaines éditions :

  • La distance du parcours aurait dû être respectée
  • Pas de consigne pour les affaires
  • Pas de douches
  • Les bouées à contourner auraient dû être dans une couleur qui se détache davantage, jaune ou orange, mais pas noires.
  • Arrachage d’algues ou positionnement des bouées pour un passage là où les algues sont moins denses
  • Trois courses simultanées avec des bouées différentes à contourner selon les couleurs de bonnet
  • Des chronos étranges à l’arrivée, il aurait été sympa par exemple de passer sous l’arche à chaque tour pour avoir les temps intermédiaires par tour et ainsi s’assurer que tout le monde a bien fait le parcours complet

Un bon point néanmoins, l’organisation très précise des horaires de course de chacun a été respecté, il n’y a donc eu ni surprise ni attente, vu le nombre de participants et de courses différentes, cela a le mérite d’être salué. De plus le podium a été fait assez peu de temps après la course.

On peut se réjouir de cette diversification qui contribue à mettre en lumière la discipline d’eau libre, et en fasse la promotion auprès des triathlètes, et on peut espérer que d’autres organisateurs de triathlon proposent à l’avenir également des courses de natation. Il est dommage cependant que ce développement ne se fasse pas en concertation avec la Fédération Française de Natation, afin d’uniformiser les distances, les règlements, et les conditions d’accès par une double labellisation FFN/FFTri pour les courses d’eau libre.