Adishat. Les défis à la nage de Laëtitia contre le glioblastome

Adishat en béarnais signifie « Au revoir ». C’est ce dernier mot que Laëtitia a prononcé pour son mari emporté par un cancer du cerveau. Travaillant dans la santé, Laetitia Clabé-Levère avait déjà côtoyé le glioblastome à l’hôpital. Mais elle a aussi hélas côtoyé personnellement cette maladie foudroyante et incurable qui a emporté Gé. Ce livre raconte son histoire, mais aussi l’association des Étoiles dans la mer qu’elle a fondée, et qui lève des fonds pour financer des projets de recherche pour espérer un jour vaincre cette terrible maladie.

Elle raconte notamment comment elle a trouvé la détermination et la force de parcourir 18km à la nage sans palmes ni combinaison pour rallier l’île de Porquerolles à La Londe-les-Maures en 8h30 d’effort, pour sensibiliser le public à cette maladie. Elle raconte aussi les Championnats de France de nage en eau glacée ainsi que les Championnats du Monde de nage en eau glacée où elle remporte une médaille. L’eau est le fil conducteur des actions de solidarité menées par l’association.

Extrait, Halloween, un jour à jamais marqué :

— Mais oui, Guilhèm, promis, on fera un déguisement de fantôme et on ira chercher des bonbons.
Chaque année, le petit me demande de fêter Halloween. Pas très adepte, j’ai tardivement décidé d’accepter. Un drap découpé, quelques dessins au marqueur annotés, et hop ! cela fera l’affaire.
Nous sommes assis à la cuisine. Gé fait pour la première fois « son » malaise devant moi. Il est comme « absent ». Équipée, je lui prends
immédiatement la tension. 12/8, elle est stable, ce n’est donc pas un malaise vagal. Mes tempes sonnent, j’y entends battre mon coeur, je me remémore son « goût métallique », tous mes clignotants sont subitement en alerte. Je pense tout de suite à une atteinte neurologique. Je lui dis que je vais appeler Françoise, ancienne collègue anesthésiste. Gé répond de manière incohérente.
J’embarque tout le monde dans la voiture, direction les urgences neurologiques.
Le petit ne comprend pas, il porte son déguisement de fantôme et ses yeux sont à peine visibles. On s’éloigne clairement de la tournée des bonbecs initialement planifiée.
Mes gestes sont mécaniques, ma pensée altérée. Je reliste à Gé tout ce qu’il doit expliquer. Je ne peux malheureusement pas rester présente à ses côtés, ayant le petit à m’occuper. La tournée des bonbons se fera ainsi, le coeur serré et la main sur le téléphone prête à décrocher.
Les heures tournent, l’urgentiste n’est toujours pas venu.
Gé s’énerve et au téléphone refait un malaise. Une heure passe, il me rappelle :
— Viens me chercher, je n’ai rien, ils me laissent partir.

Adishat, éditions Baudelaire, 104 pages, prix de vente : 13,50 €.

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