Hier soir a eu lieu mon examen du BNSAA. Nous étions 8 candidats à le passer. L’épreuve se déroule en 3 parties composées d’épreuves éliminatoires et notées :
– le secourisme
– la partie en piscine
– la théorie
Nous avions rendez-vous en fin d’après midi pour les épreuves de secourisme. Le jury présent se composait de 14 personnes (pompiers, police, gendarmerie, ministère de la jeunesse et des sports, médecin, maîtres nageurs, BNSSA, moniteurs de secourisme…).
Le secourisme est une épreuve éliminatoire. Elle consiste à une mise en situation seul puis en équipe sur des cas vus au PSE1 (Premiers secours en équipe de niveau 1) et sur quelques autres cas qu’un BNSSA peu rencontrer. A titre d’exemple les cas suivants peuvent tomber : noyade, insolation, coup de chaleur, piqure d’animaux marins… Tout ces cas évoluent vers un arrêt cardio-respiratoire afin de voir le candidat effectuer un massage cardiaque avec matériel.
Nous avons été séparés en groupes de 3 pour cette épreuve observés par 2 membres du jury et débriefé par le médecin. Nous avons fait chacun notre tour victime, chef de binôme et secouriste. Etant secouriste bénévole et effectuant régulièrement des grades en renfort chez les pompiers, cette épreuve était quand même une de celle qui me faisait peur. Tout dépend du jury… Il faut y aller décontracté (c’est dur à faire !) et bien se poser et prendre son temps pour évaluer la situation. Je suis tombé sur une victime noyée inconsciente qui respirait. Un cas assez basique, mais l’épreuve est tout de même stressante ! A ces épreuves 6 candidats sur 8 ont été éliminés… Du coup on était plus que 2 pour la suite des épreuves en piscine.
Les épreuves en piscine consistent en une série d’épreuves éliminatoires et notées.
Après un échauffement rapide, nous avons passé l’épreuve d’apnée, l’épreuve la plus redoutée par quasiment tout le monde ! Le départ se fait en pleine eau sans toucher le bord ni le fond. Il faut parcourir 15m sous l’eau en 20 secondes (pas le droit d’aller plus vite ou plus lentement…) avec un plongeon en canard au départ. Puis repos en pleine eau de 12 secondes (moins puisqu’au bout des 12 secondes il faut être entièrement sous l’eau) et encore 15m en 20s. Puis encore 12s de récupération et une 3ème longueur de 15m en 20s. Pour moi le plus dur est la 3ème apnée car on a pas le temps de récupérer pendant le temps de repos. Mais pour certains la plus dure est la 2ème. En tout cas cette épreuve n’est pas physique mais uniquement dans la tête : il ne faut surtout pas penser qu’on a plus d’air…
Une fois cette épreuve éliminatoire redoutée passée, on a entamé une nouvelle épreuve : le tractage de mannequin. Il faut partir en plongeant, nager 25m, aller chercher un mannequin au fond de l’eau (entre 2,5m et 3,5m), puis le tracter en rétropédalage sur 25m. Il ne faut pas que le mannequin ait la tête sous l’eau pendant le tractage en moins de 1min20. C’est une épreuve plutôt facile. Malgré tout, à cette épreuve le dernier candidat restant a été éliminé. Je me suis donc retrouvée toute seule pour le reste de l’examen avec les 14 membres du jury :-S
L’ordre des épreuves a été changé et j’ai fait la dernière épreuve éliminatoire : le 800m en palmes, masque, tuba. C’est mon épreuve préférée, vu que j’adore nager avec des palmes ! C’est quand même assez physique puisque les 800m doivent être fait en moins de 13min. J’ai battu mon record en le faisant en 12min10. Mais le problème est que j’ai commencé l’épreuve sans trop d’échauffement et du coup les jambes ont tiré pendant plus de la moitié de l’épreuve.
Normalement il était prévu que je fasse les épreuves notées juste après le 800m, mais le 800m fatigue beaucoup et donc le jury a décidé de me faire passer la théorie d’abord, histoire que je me repose un peu. A la base on devait être 8 candidats, donc il devait y avoir du battement entre les épreuves pour se reposer, mais comme je me suis retrouvée toute seule, il n’y avait quasiment pas de temps de repos… Pas top comme conditions 🙁
L’épreuve de théorie est notée sur 60 (donc un coefficient très important, à bosser donc !). 3 thèmes notés sur 20 doivent être abordés :
– aspects juridiques et réglementation
– organisation des secorus
– organisation des structures publiques de secours, conduite à tenir en cas d’accident
La 1ère question que m’a posé le jury (2 moniteurs de secourisme et bnssa et un pompiers) concernait les CROSS (centre régional opérationnel de surveillance et sauvetage). Il faut en gros développer le thème pendant 5 minutes et éventuellement il y a des questions après. Puis 2ème question sur les marées… Et là c’est le drame 🙁
Il n’y avait rien dans mon livre de théorie sur les marées… Du coup j’ai ramé pendant 5min pour essayer de trouver un maximum de choses à dire sur les marées.
Dernière question sur les prérogatives du BNSSA et les autres diplômes existants.
Pas de secret pour cette épreuve, il faut apprendre par cœur ! Elle rapporte beaucoup de points (1/3 de la note).
Ensuite maintenant que j’étais bien reposée (soit disant… parce que 15min c’est pas beaucoup entre 2 épreuves physiques), j’ai attaqué le 200m 2 nages (une ventrale et une dorsale). J’ai fait le même temps que d’habitude. La note est attribuée en fonction du temps. Pour situer, 20=2min50, 15=3min21, 10=3min56, 6=4min26 (une note en dessous de 6 est éliminatoire). Cette épreuve est notée sur 20 (coefficient 1 donc).
Puis j’ai enchainé tout de suite sur la dernière épreuve : les prises de dégagement et sortie de l’eau de la victime. Le BNSSA qui faisait la victime faisait (malheureusement pour moi…) environ 90kg de muscles (pour rappel, les muscles ça coule !). Pour cette épreuve (coefficient 2), il faut d’abord prendre en charge une victime au fond de l’eau et la tracter sur une courte distance. Cette partie n’est pas dure, c’est la suite qui se complique !
Il faut ensuite enchainer 3 prises de dégagement (la victime panique et s’agrippe au sauveteur de différentes manières et le coule) avec très peu de récupération entre chaque. J’ai eu une prise au poignet, une au cou et une en ceinture. Après la dernière prise, il faut sortir la victime de l’eau. Et là, il faut être dans la bonne piscine avec des rebords bas ! Pour moi ce n’était pas le cas, puisque le rebord à la piscine de l’aspirant Dunant est haut ! Du coup j’ai failli rater ma sortie de l’eau et en passant je me suis déplacé une vertèbre L
Puis on refait les prises de dégagement hors de l’eau en les expliquant. Il faut vraiment tout expliquer pour avoir le maximum de points, même ce qui parait évident…
Et voilà ! Fin de l’épreuve !!! 🙂
C’est très fatiguant et stressant, surtout en passant toutes les épreuves d’affilé…
Le plus important est de bien s’entrainer à toutes les épreuves (même la théorie…). Pour avoir le diplôme, il faut avoir une note minimum de 72/120 (12/20).
Félicitations, Bambou ! Et merci de nous faire partager ton expérience avec un tel enthousiasme.
Afin de pouvoir conserver ton diplôme :
1- Dois-tu travailler un minimum d’heures par année comme sauveteur?
2- Dois-tu passer des tests de compétence périodiquement, disons tous les ans ou tous les deux ans, moins difficiles que le BNSSA ?
3- Finalement, as-tu l’intention de travailler comme Lifeguard cet été ?
Tu es un modèle à suivre pour les jeunes d’aujourd’hui. 🙂
Pour conserver le diplome il suffit de faire un recyclage tous les 5 ans qui est beaucoup plus simple que l’examen du BNSSA.