La noyade

Aujourd’hui je vais aborder un sujet pas forcément sympathique, mais qui est quand même la raison principale pour laquelle les sauveteurs sont formés: la noyade. Je vais essayer de rentrer un peu plus dans les détails (au-delà de « l’eau dans les poumons »), notamment les différentes phases et les symptômes. En plus ça me permettra de réviser un peu ma théorie BNSSA ;-).

Bon alors pour résumer la définition de la noyade est la suivante « c’est une détresse respiratoire due à l’immersion ou la submersion de la victime » (définition trouvée dans le référentiel PSE1, c’est-à-dire la bible des secouristes, disponible ici : http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_l_interieur/defense_et_securite_civiles/formation/nnfasc/osc/pse1/).

Jusque là pas trop de nouveauté… Mais quelles sont les phases de la noyade ?

Il existe 2 types de noyades, la primaire (ou asphyxique) et la secondaire (syncopale). Elles ont des origines différentes.

Nous allons d’abord nous intéresser à la première dite asphyxique.

En fait tout d’abord la personne va paniquer (parce qu’elle se rend compte qu’elle est fatiguée et loin du bord par exemple ou à cause d’une crampe…) et faire des gestes désordonnés et surtout appeler à l’aide. C’est à ce moment que le sauveteur est le mieux placé pour intervenir rapidement.

A force de s’agiter, la personne se fatigue encore plus vite et au bout d’un moment elle coule et fait une apnée reflexe (plus aucun mouvement respiratoire).

Puis si personne n’intervient, le corps va reprendre par réflexe la respiration, le problème est que la victime est sous l’eau, donc c’est à ce moment que l’eau va commencer à rentrer dans les poumons et donc à partir de ce moment que ça devient beaucoup plus grave pour la personne noyée.

La 4ème phase consiste en une série de convulsions et là encore plus  d’eau rentre dans les poumons (et l’estomac).

Puis suit une phase d’apnée totale pendant laquelle le cœur s’arrête de battre… Pas très joyeux tout ça… C’est pour cela que l’intervention des sauveteurs doit se faire le plus rapidement possible, dès la première phase.

La deuxième est appelée syncopale. Elle est causée par un malaise ou une perte de connaissance et donc elle n’a aucun rapport avec l’eau (éventuellement si dans le cas d’une hydrocution).

Dans ce cas là, la personne nage tranquillement et coule brutalement. Elle est donc très difficile à repérer pour les sauveteurs. La personne va couler et suivre les mêmes phases que précédemment : apnée réflexe, reprise de la respiration sous l’eau, convulsions, arrêt cardiaque.

Plus on intervient tard sur un noyé, plus ce sera difficile de la sauver, car à partir ou l’eau est rentrée dans les poumons et que la personne est en arrêt cardiaque, ça devient beaucoup plus difficile.

Je vais quand même finir par une petite note d’espoir (ben oui quand même, sinon c’est un peu glauque comme article 😉 ). Les personnes qui se noient dans de l’eau froide ont plus de chance de survie. Vous voila prévenus…

Bon j’avoue que je n’ai pas tout fait de tête, mais ça m’a bien fait réviser ma théorie moi 😉

Quels diplômes forment au sauvetage aquatique?

Voila le premier article de ce blog dédié au sauvetage aquatique. On peut aujourd’hui devenir assez facilement « nageur-sauveteur » et pratiquer ainsi le sauvetage aquatique.

Il existe plusieurs diplômes en France préparant au sauvetage aquatique. Le BNSSA (Brevet National de Sécurité et Sauvetage Aquatique), le BEESAN (Brevet d’Etat d’Educateur Sportif des Activités de Natation), le MNS (Maître Nageur Sauveteur) et dans les conditions particulières le BSB (Brevet de Surveillant de Baignade).

Le BEESAN et MNS ne sont pas à la portée de tout le monde, c’est pour en faire son métier (les maîtres nageurs dans les piscines sont BEESAN, MNS ou BPJEPS).

En revanche, le BNSSA est plus facile à passer et permet de travailler en piscine ou en mer sous certaines conditions. Le BNSSA ne peut pas enseigner, il est là pour surveiller. Je vais m’attarder sur ce diplôme puisque c’est celui que je connais le mieux. 😛

L’examen du BNSSA est très complet et  aborde tous les aspects du sauvetage aquatique. Tout d’abord, le nageur sauveteur est avant tout un bon nageur, à la fois en palme ou sans. Ce point est validé par 2 épreuves, le 200m 2 nages (une ventrale, une dorsale) et le PMT (palmes, masque, tuba). Ensuite il doit être à l’aise dans et sous l’eau : une épreuve d’apnée dynamique valide ce point. Puis il doit être capable de prendre en charge une personne en train de se noyer : tractage de mannequin, prises de dégagement (la victime en train de se noyer va se maintenir à la surface en utilisant le sauveteur comme « bouée », il faut donc que le sauveteur arrive à se dégager), sortie de l’eau de la victime (avec un rebord en piscine, sur une plage, avec un bateau…).

De plus, le BNSSA doit connaître la réglementation liée aux piscines et plages. Cette partie est un coefficient important à l’examen.

Mais le BNSSA, nageur sauveteur est aussi un sauveteur. Il doit donc être capable d’effectuer les gestes de secours qui s’imposent. Il doit donc passer le PSE1 (Premiers Secours en Equipe niveau 1) où il apprendra à réagir face aux accidents en équipe avec du matériel (défibrillateur, BAVU, oxygène…) pendant 5 jours (les diplômes de secourisme seront développés dans un prochain article) .

Le BNSSA porte donc bien son nom de nageur-sauveteur !! 🙂

Différents organismes préparent à ce diplôme. La formation doit être obligatoirement suivie au sein d’une association (pas de candidat libre) de la liste suivante :

FFSS (Fédération Française de Sauvetage et Secourisme), SNSM (Société Nationale de Sauvetage en Mer), FFMNS (Fédération Française des Maîtres Nageurs Sauveteurs), FNMNS (Fédération Nationale des Métiers de la Natation et du Sport), CREPS (Centres Régionaux d’Education Physique et Sportive), CRF (Croix Rouge Française), FNPC (Fédération Nationale de la Protection Civile), FNSPF (Fédération Nationale des Sapeurs-Pompiers de France), Fédération des Secouristes Français Croix Blanche, OHFOM (Œuvres Hospitalières Françaises de l’Ordre de Malte), ANPS (Association Nationale des Premiers Secours)…  Il me semble qu’il en manque quelques unes. En général les formations ont lieu sur 6 mois avec 1 séance (voire 2) par semaine, des séances de théorie et de secourisme.

Bref ce diplôme s’adresse aux nageurs qui sont intéressés par le secourisme et qui souhaitent découvrir un autre aspect de la natation! 🙂