Südbad Trier

Pour terminer la saison en beauté, je vous emmène à Trèves, en Allemagne. C’est pas terriblement loin de chez moi (une demi-heure de route), et j’ai des amis qui y habitent (les fainéants! ils ne m’accompagnent jamais pour nager!). En général c’est une ville que j’adore, parce qu’il fait bon y vivre, mais aussi pour ses monuments historiques. C’est la plus ancienne ville d’Allemagne, avec des monuments romains et médiévaux qui, pour leur qualité si ce n’est pour leur nombre, valent ceux de Rome.

La ville possède deux piscines en plein air, le Nordbad (bain du Nord) et le Südbad (vous aurez deviné). La première date des années trente et n’est pas tellement spectaculaire, j’ai fait des photos de la seconde, qui est une installation des années soixante, inscrite sur la liste du patrimoine historique de Trèves (les Allemands sont drôlement scrupuleux pour la conservation du patrimoine du vingtième siècle). Elle est un peu éloignée de la ville et pas forcément facile à trouver. En plus, le jour où j’y étais, il faisait beau, mais avec un froid de canard (l’eau était à peine à 20°). J’ai donc pu faire les photos et nager en toute tranquillité.

Immédiatement après l’entrée se trouve la pateaugeoire pour les petits  (Quand j’arrive, la seule personne dans la piscine est le monsieur que l’on voit sur la photo, en train de nettoyer) avec le bassin d’apprentissage et le grand bassin qui se succèdent. Le cadre est splendide: un paysage vallonné, avec une verdure aménagée dans un certain souci paysagiste et qui vaut amplement le Pré Catalan, à Paris. Les bassins ont été refaits il y a deux, trois ans, et sont entièrement en inox.

À droite du bassin d’apprentissage, un tobbogan trop génial, qui va au ras du sol et traverse un petit jardin de graminées. Dommage qu’il n’aboutit pas dans le bassin d’apprentissage, mais dans un petit bassin à côté (qu’on ne voit pas sur la photo).

Puis, dos à dos avec le bassin d’apprentissage et séparé de celui-ci par la cabine des maîtres nageurs, le grand bassin, 5 lignes à 50 m, ce qui n’est pas franchement beaucoup, mais vu la fréquentation… sublime!

Mais le summum, c’est le bassin de plongée, contigu avec le bassin sportif, avec une tour digne des prochains jeux olympiques. Quelque chose me rappelle Leni Riefenstahl, mais bon, c’est peut-être parce que en Allemagne certains clichés s’imposent….

Sur les plages, tout ce qu’il faut: un terrain de beach-volley, et même des petites cabines, disséminées par-ci, par là, pour ne pas avoir besoin de retourner aux vestiaires à l’entrée (où l’on a des casiers à clef et qui sont impec!)

En sortant je papotte avec le gérant, qui est un peu pris de flemme vu la saison gâchée. Je lui fais part de mon enthousiasme pour le lieu (question de lui remonter un peu le moral), il me dit que la piscine, lors des récentes rénovations a été réduite d’un tiers (environ la surface couverte par les pavements en pierre, autour des bassins). Je la trouve toujours énorme, pour une ville somme toute assez modeste en Allemagne (Trèves n’a pas plus que 100 000 habitants) et d’ailleurs très bien équipée. Il me répond qu’en Allemagne il y a une ‘règle d’or’ qui fixe le nombre de mètres cube d’eau par habitant qu’une ville est sensée mettre à disposition dans ses piscines publiques. Apparemment  Trèves s’y tient très scrupuleusement. À la bonne heure! Je savais que les Allemands étaient exigeants pour leur piscines publiques (c’est un enjeu majeur dans les débats autour de l’équipement urbain), mais de là à donner à chaque habitant quasiment un ‘droit’ à ‘ses’ mètres cubes d’eau! C’est le paradis!