Le POSS

Mais qu’est-ce que c’est ça ? Le POSS (plan d’organisation de la surveillance et des secours) est un document qui est obligatoire dans toutes les piscines d’accès payant. Donc en cherchant bien, vous pourrez le trouver dans les piscines parisiennes vu qu’il doit être affiché à l’entrée et à divers autres endroits. Personnellement je l’ai déjà vu à Blomet, il se trouve à gauche de la caisse.

Mais à quoi sert-il ?

–          recenser les risques existants dans une piscine

–          définir les lieux présentant des risques particuliers

–          définir le rôle du personnel en cas d’accident

–          recenser les moyens d’intervention

Tout ça n’est pas forcément très clair…

La 1ère partie recense les risques : la noyade,  les sols glissants, les produits d’entretien (chlore), les risques d’incendies…

La 2ème partie localise les endroits où peuvent avoir lieu ces accidents. Par exemple un accident chimique aura plutôt lieu là où le chlore est stocké, une glissade peut avoir lieu quasiment n’importe où…

Ensuite, le POSS s’intéresse au personnel, notamment au nombre de MNS en fonction de l’heure, leurs diplômes de secourisme…  et détermine qui fera quoi en cas d’accident. Par exemple si quelqu’un glisse dans les douches, le POSS déterminera qui devra aller secourir la personne, qui restera pour surveiller le bassin, qui préviendra les secours… Il définit le rôle de chacun.

Enfin la dernière partie recense les moyens matériels mis à la disposition et leur localisation. Par exemple à Keller, le POSS dit que les sacs d’intervention (sac d’O2 et sac de soin) sont derrière les MNS qui surveillent le grand bassin.

Ce document est extrêmement important car il a une valeur juridique. Il doit être complet, mis à jour régulièrement et des exercices doivent être réalisés régulièrement afin de maintenir le personnel informé.

Sortie de l’eau d’une victime

La dernière fois j’ai expliqué les différentes techniques de tractage et rétropédalage. Mais il reste une question existentielle : comment sortir une victime de l’eau ? En fait ça dépend de beaucoup de choses. Déjà ça dépend de l’état de la personne, mais pour simplifier disons qu’elle n’a pas de traumatisme au niveau de la colonne vertébrale (sinon j’ai pas fini les explications !)

La première solution consiste à garder la personne face au rebord de la piscine. Le sauveteur arrive en la remorquant en rétropédalage et se positionne face au mur.

Il pose alors les mains de la victime (ou les avants bras suivant la hauteur du rebord) sur le bord et les maintient à une main. Il doit alors contourner la personne pour se mettre à sa gauche ou à sa droite, tout en lui gardant les mains sur le bord afin qu’elle ne tombe pas à l’eau.

Puis arrive la partie la plus compliquée : le sauveteur doit sortir de l’eau sans que la victime tombe à l’eau. En gros, il faut prendre son élan, remonter sur le mur en faisant attention de ne pas s’appuyer trop sur les mains de la personne (sinon on les lui écrase et ça fait très mal 🙁 ) et aussi de ne pas trop battre des jambes pour éviter de lui donner des coups de pieds (ça aussi ça fait mal 🙁  ).

Bref le sauveteur doit être capable de sortir de l’eau sans se servir de ses jambes et avec une seule main ! C’est d’un gracieux indescriptible 😉

Suivant la hauteur du bord c’est plus ou moins difficile…

Maintenant que le sauveteur est sortit, il faut sortir la victime de l’eau. Sans lâcher la main, il se retourne face à la victime (donc face à l’eau), prend les 2 mains dans les siennes, prend son élan et tire la personne hors de l’eau en dessous du ventre. Sa tête doit atterrir sur la jambe du sauveteur (pour éviter de se cogner la tête…).

Puis il ne reste plus qu’à déposer délicatement la victime au sol et à lui ramener les jambes hors de l’eau.

Et voila ! Après toutes ces péripéties vous pouvez prendre soin de votre victime !

L’autre solution consiste à tourner la personne dos au mur. Mais elle est plus dangereuse car si le sauveteur n’arrive pas à la tirer hors de l’eau en une seule fois, elle se retrouvera avec l’arête de bord de bassin au milieu du dos, ce qui fait très mal!

La sortie sur le ventre est donc privilégiée !

Malheureusement je n’ai trouvé ni photos ni vidéos pour illustrer cet article 🙁

Le remorquage et rétropédalage

Dans le dernier article j’ai évoqué les différentes phases de la noyade. Dans cet article je vais parler des différentes techniques de remorquage (ou tractage) de victime.

C’est une discipline que certains d’entre vous connaissent peut être. Parfois à l’école il y a des exercices de tractage de mannequin, oui, vous savez avec ces bonhommes oranges ou jaunes avec une tête bizarre! Les plongeurs aussi connaissent sûrement car pour passer le niveau 4 ou le brevet d’initiateur, il y a une épreuve de tractage (avec palmes).

Sortir de l’eau une victime s’avère un peu plus compliqué et un peu moins connu. Là encore les plongeurs connaissent peut être s’ils ont du passer le RIFAP (Réactions et intervention face à un accident de plongée) à partir du niveau 3.

Je vais commencer par parler du tractage. Il existe beaucoup de techniques diverses et variées, mais il faut toujours respecter quelques points essentiels :

–          la tête du mannequin doit toujours sortir de l’eau, pas d’éclaboussures prolongées non plus…

–          le rythme doit être assez soutenu : la victime est soit inconsciente soit choquée mais bien sûr le sauveteur ne doit pas dépasser ses limites (speeder sur les 1ers mètres ça sert à rien…)

–          la prise du sauveteur sur la personne doit être ferme et solide si jamais la personne se met à gigoter ou qu’il y a des vagues (OK, c’est vrai dans une piscine c’est rare ! mais dans la vraie vie ça peut arriver)

Afin que la tête ne soit pas sous l’eau, il faut appliquer la technique du joue à joue. La joue du mannequin doit être contre la vôtre, ce qui permet d’être suffisamment haut au dessus de l’eau.

Je vais essayer de vous décrire la technique que j’ai apprise. Le meilleur moyen de comprendre est d’essayer sur un cobaye : ami, femme, chien, poisson rouge (ah non ça ça risque de pas marcher :-s)

Afin de faciliter l’expérience, nous allons la réaliser hors de l’eau (quoique pour le poisson rouge ça peut marcher…).

Donc demandez à votre gentil cobaye de se mettre devant vous dos à vous. On va dire que la main qui restera libre sera celle de gauche (je suis droitière mais mon bras qui travaille est le gauche… bizarre !). Bon je vais pas trop m’attarder parce que le cobaye attend… Il suffit de passer votre bras droit sous l’aisselle droite de la personne. Là il faut attraper (toujours avec votre main droite) le poignet gauche de votre victime (qui a son bras gauche comme si elle croisait les bras). Une variante consiste à prendre plus bas au niveau de l’avant bras voire du coude (c’est plus stable). Une fois que vous êtes comme ça, il faut juste penser à ce que votre tête soit du côté gauche (afin que votre cobaye puisse plus difficilement taper votre tête avec son bras libre). Puis bien penser à basculer la tête de votre victime en arrière afin de libérer les voies aériennes. Et voilà ! J’espère que ça a été suffisamment clair, mais bon j’ai un doute !

Maintenant il faut tracter !!! Eheheh ! Et là la torture commence. En fait pour tracter il faut utiliser la technique du rétropédalage. Moi je ne suis pas fan, ça fait mal aux cuisses !! C’est difficile à expliquer comment ça marche. En gros je dirais qu’il faut imaginer que vous êtes face à un sol pas plat (en forme de V) et que vous devez courir dessus : à priori les pieds vont se retrouver à aller vers l’extérieur mais sans que les genoux soient trop à l’intérieur, et il faut alterner régulièrement les mouvements des jambes.  On peut voir sur cette vidéo une nageuse qui fait du rétropédalage: Vidéo rétropédalage

Maintenant vous savez tout sur le remorquage, il n’y a plus qu’à essayer dans une piscine !!