Détail de séance

Détail de la séance de papillonista du jeudi 09 février 2012 , à la piscine Joséphine-Baker.

Je vais vers l'est, vers Baker, en pensant à un délice d'oeufs brouillés au roquefort que j'engloutirai plus tard car je serai affamée après une longue marche dans le froid(J'apprécierais une doudoune"Canada goose", qui prétend être la plus chaude du monde, mais que seul Paul Desmarais pourrait m'offrir si j'avais la chance d'être de sa famille), et qu'en penserait l'ingénieux bâtisseur sans domicile qui justement s'en
est confectionné un aux confluents des 2 quais et du pont d'Austerlitz? Son abri, 3 murs abritant un lit fait au carré avec un chevêt aux pieds chantournés, Madame, est tiré au cordeau, érigé avec un fil à plomb tellement c'est d'équerre, et il y a même
un coquet toit de tôle ondulé juste aux mesures...
Filant le long des quais sur les terres du bus 89, je laisse derrière moi les banques natixis et autres immeubles de verre fumé ainsi que des restes d'entrepôts abritant des capitaineries, le pont de Tolbiac, avec le vaisseau Bercy sur la gauche(Plusieurs pistes d'hélicoptères sur le toit),et me voici à Baker, petit bijou sur Seine.
Le tourniquet fonctionne aujourd'hui, par contre le pédiluve est glauque, les pieds ressortent collants...Les douches sont tièdes, mais l'eau du bassin est à 31°...Divine surprise pense t-on, bien que l'on se soit arrangée, aujourd'hui, pour ne pas avoir les
pieds gelés pour la première fois depuis 10 jours...Il semble également, que des
choses innommables aient transité du pédiluve au bassin, car, malgré l'ambiance night club lumière tamisée, trés agréable, en plus de la couleur glauque, il flotte des filaments(Morves de momes? Touffes de quoi?) sur lesquels mieux vaut ne pas
se creuser le chou...Je pense à quelque chose de plus relevé, un brin philosophique
en nageant, j'entame une réflexion sur la Natation, dont il semblerait que ce soit
pour moi un mouvement dont le but le plus lointain serait de rendre l'amour
possible, dans une démarche somme toute clinique et curative pour retrouver le
sein maternel donc la soupe primitive(jeu de mots, là!).Satisfaite de cette trouvaille,je m'élance dans un élégant mouvement de pap, et il y a tellement de
remous, car les lignes à Baker ne sont guère tendues, que SPLASH...Les tourbillons causés par des chahuteurs à coté m'envoient un grand paquet de soupe dans la gorge...je suis bien obligée d'avaler...Horreur...vais-je digérer cette eau pleine de corps étrangers? Que va t-il arriver à mon estomac? Tandis que la sono déchainée envoie un rap d'enfer(Nous avons aujourd'hui en surveillance le MNS le plus sourd de
tout le staff semble t-il), je quitte le bassin, mission accomplie tout de même, et
retour au bercail...Ce que je regrette pas plus tard qu'après avoir remis mes
chaussures car un sublime beau gosse brun fait son entrée, ah, comment nage t-il,
celui-là...?