mardi 9 mars 2021
Baignade dans la Seine
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Célia Blauel, adjointe à la maire de Paris chargée de la Seine et de la prospective, révèle que pour la première fois, un polluant sur deux a atteint le seuil recommandé pour autoriser la baignade dans le fleuve, notamment en vue des JO 2024. Alors que le Conseil de Paris débute ce mardi, Célia Blauel, adjointe chargée notamment de la Seine, fait le point sur la baignade. En 2024, pour les Jeux olympiques, des épreuves doivent se dérouler dans le fleuve.
- Où en est le projet de baignade dans la Seine ?
- Célia Blauel. La tendance est extrêmement positive pour tenir l'objectif des JO de 2024. Beaucoup de gens nous disaient que nous n'y arriverons pas et là, les derniers chiffres sont très encourageants.
- C'est-à-dire ?
- Je m'attendais à de bons résultats fin 2022-2023 mais les derniers relevés sont déjà très prometteurs. Aujourd'hui, les polluants spécifiques qu'il faut faire disparaître pour la baignade à savoir les escherichia coli (E. coli) et les entérocoques (NDLR : qui sont en fait, des marqueurs de matières fécales) sont en nette diminution. Concernant les entérocoques, nous sommes passés, pour la première fois, sous le seuil fatidique qui empêche la baignade. On doit encore progresser sur les E. coli mais cela montre que c'est possible et que toutes les mesures mises sur la table vont être efficaces.
- Il y a donc encore des travaux à mener pour empêcher le déversement d'eaux sales dans la Seine ?
- C'est le gros problème : aujourd'hui, des eaux sales arrivent dans la Seine et empêchent de s'y baigner sans tomber malade. Nous avons identifié quatre sources. Grâce à la loi olympique, tous les bateaux-logements qui sont dans le périmètre de Paris doivent se raccorder d'ici deux ans et cela avance. Tous les ports ont été équipés de système de raccordement à l'égout. Deuxième source : les égouts parisiens engorgés en cas de fortes pluies. Nous travaillons pour que les eaux de pluie s'y déversent moins et la construction d'un grand réservoir d'eaux sales du côté du pont d'Austerlitz est en cours. Dans les années 1970-1980 on avait des dizaines de millions de m3 d'eaux sales qui partaient dans la Seine, aujourd'hui on en a moins de 7-8 millions de m3 par an. Le réservoir d'Austerlitz permettra de faire encore baisser ce chiffre puisqu'il pourra stocker 80 000 m3.
- Il s'agit là des chantiers dans Paris intra-muros. Mais pour que les gens puissent se baigner dans la Seine, il faut aussi que des travaux soient menés en amont sur le fleuve…
- Oui, c'est le troisième levier d'action sur lequel nous travaillons grâce à une coopération avec toutes les communes en amont sur la Seine et sur la Marne. Nous nous sommes tous mis autour de la table d'autant que plusieurs villes, comme Ivry et Saint-Maur (Val-de-Marne) veulent aussi leurs lieux de baignade. Avec eux, nous travaillons sur les mauvais branchements qui existent dans le secteur pavillonnaire ou les tuyaux égouts/eau de pluie se croisent et se mélangent. Des cartographies précises ont été faites pour zoomer sur les zones qui ont le plus d'impact sur la qualité de l'eau de la Seine et de la Marne. Des équipes vont voir les gens, réalisent des diagnostics et après, les gens doivent faire les travaux de mise en conformité. La grande évolution de ces derniers mois, c'est qu'en accord avec l'Agence de l'eau, des subventions sont données aux particuliers. Avec cette aide, le reste à charge pour les propriétaires est de 1500 € (NDLR : la facture initiale des travaux s'échelonne entre 6000 et 12 000 €). C'est un travail mené de concert avec la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne.
- Il reste une question à régler : les grandes stations d'épuration de Paris qui traitent les eaux sales…
- Actuellement, les eaux traitées qui en sont rejetées contiennent toujours des entérocoques et des e-coli. Il faut des dispositifs en place pendant la période estivale de baignade, pour que les entérocoques et les e-coli soient éliminés en sortie d'usine. Nous sommes allés voir en Suisse, en Allemagne… La plupart des villes utilisent des filtres à ultraviolet. C'est la solution que nous prônons à Paris mais la décision reste entre les mains du SIAAP (NDLR : Service interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne). Le conseil d'administration a voté pour l'utilisation de l'acide performique mais nous ne désespérons pas que les filtres à UV soient finalement choisis.
- L'Apur (Atelier Parisien d'Urbanisme) avait identifié cinq sites potentiels de baignade à Paris. Où en êtes-vous ?
- Nous travaillons sur trois sites : le Trocadéro (XVIe), c'est l'emplacement qui a été identifié pour les épreuves des Jeux olympiques, un emplacement du côté de l'Hôtel de Ville (IVe), et un emplacement côté port de Bercy (XIIe). Nous y irons par étapes. Les trois ne seront pas tous ouverts en même temps. Cela se fera progressivement. Mais j'espère que nous organiserons des événements sur la Seine avant les JO de 2024 !
(c)Le Parisien
Le 9 mars 2021
3 commentaires
Ca va dans le bon sens, on peut espérer qu'une fois propre ils puissent organiser des courses d'eau libre dans la Seine pour le grand public, sur le même modèle que Open Swim Stars ou le FFN Aqua Challenge à la Villette.
N'importe quoi, c'est moins pollué parce qu'il n'y a plus de bateaux-mouches.
Quelles bande de nuls et de menteurs.
Le Parisien, organe de communication officiel de la mairie de Paris.
Quelle idée de vouloir se baigner dans une eau si laide à voir...