lundi 15 juillet 2019
posté par Figolu75 à 10:01

Nager à jeun, comment est-ce possible ?

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Depuis environ six mois, je pratique le jeûne quotidien intermittent 16/8 (16h sans manger), autrement dit « fasting », tout en pratiquant différents sports, principalement la natation et un peu de rando ou de « trail » à la belle saison.

Je propose ici un petit « débriefing » de ce mode de vie qui consiste à associer le sport et le jeûne afin d’être en meilleure santé, selon la devise sportive : « Un esprit sain dans un corps sain ».

En quelques mots, le « fasting » n’est pas un régime diététique visant à perdre du poids ou à sélectionner certains aliments plus propices à l’entraînement sportif. Son but est de laisser au repos les organes qui participent à la digestion (foie, reins, intestins…). Plusieurs études médicales ont conclu au bénéfice de ces longues pauses de 16 à 24 heures entre deux repas.
Je crois bon de précises dans quelles circonstances j’ai découvert et entamé un jeûne 16/8. Quadragénaire, je fais 4 à 5 heures de sport par semaine environ ; je ne souffrais d’aucune maladie en particulier et n’étais pas en surpoids (70 kg pour un peu moins d’1m80). Quand un intervalle de moins de 4 heures séparait mon dernier repas de mon entraînement à la piscine, je me sentais moins à l’aise dans l’eau. Je jeûnais donc déjà avant de découvrir le « fasting » et je n’ai fait que jeûner de façon plus méthodique.

Certains hésitent devant une telle pratique, craignant de manquer d’énergie – je n’avais pas cette crainte. La sensation de faim est trompeuse, pas forcément indexée à un réel besoin.

Néanmoins j’ai perdu quelques kilos au cours des 3 premiers mois (environ 5 kg) ; le jeûne 16/8 n’est pas fait pour perdre du poids, mais il impose une diète stricte entre les repas. La difficulté est sans doute pour ceux qui manquent de volonté de supprimer les petits « en-cas » intermédiaires entre deux repas. Mais l’un des principaux bénéfices du sport, pratiqué de façon rationnelle, est le renforcement de la volonté (en ce qui me concerne, c’est le principal but de mon entraînement sportif).
Une volonté faible se redresse comme une barre de métal faussée, non pas d’un seul coup, mais petit à petit. Le jeune 16/8 peut être entamé de façon progressive, deux ou trois jours par semaine seulement.

Les compétiteurs sportifs consomment parfois des sucres rapides peu avant l’effort afin d’améliorer leurs performances. Dans le cadre d’un entraînement « amateur », on peut se passer de ce type d’aliments : on brûle alors les graisses superflues, ce qui explique sans doute le succès du jeûne chez les quadras, hommes et femmes.

Mes séances d’entraînement à la piscine durent entre 1h et 1h30, entre 3 et 4 km/h (crawl et brasse sans ustensiles). Je ne ressens pas la faim pendant l’effort. Avant, il m’arrive d'arriver à la piscine en me sentant un peu « vidé », mais cette sensation disparaît avec l’effort. Après l’effort… il m'arrive d'avaler un plateau de fromages.

6 commentaires

  

Bonjour, je pratique aussi le fasting depuis plusieurs mois. Je l’ai fait à la base pour perdre quelques kilos de « sédentaire » et j’ai commencé la piscine à peu près en même temps. En peu de mois j’ai perdu mes kilos en trop, et nager à jeun je préfère aussi mille fois ça. Je le fais très régulièrement et je n’ai jamais eu de problème de manque d'énergie.
  

Hello, j'ai un naturel à avoir faim vite et lorsque je n'ai pas de collation dans le ventre (digérée tout de même) en séance je me sens faible (vertiges etc).

Le fait que vous ayiez particulièrement faim après la séance n'est-il pas un problème ? J'ai entendu parler des bienfaits du jeun mais j'ai du mal à le concilier avec une activité physique. Cela dépend de votre tendance à stocker, mais en ce qui me concerne si je saute un repas, et particulièrement si sport je ne vais pas manger loin du double au repas suivant.

Tout ceci est question de personne, de mental et d'entraînement (je n'ai que 31 ans et peut-être des dépenses calorifiques plus élevées, je dis peut-être une bêtise je dois me pencher sur la question).
  

@Thibaud : Je n'ai pas forcément très faim après une séance : j'ai très faim au bout de 16-18 heures de jeûne.
Si ma séance d'entraînement coïncide avec la fin de ma période de jeûne, j'ai très faim ; si elle se situe au milieu, pas forcément.

Ce type de jeûne est déconseillé aux personnes qui suivent des traitements médicaux ou aux personnes très âgées par mesure de précaution.
J'ai oublié de préciser que ce n'est pas un jeûne "sec" : on peut boire autant que l'on veut tant que les boissons ne sont pas sucrées.

Si ce n'est pas indiscret, quelles sont vos taille et poids ? Et le type de séance d'entraînement que vous craignez de faire à jeun ?

A 31 ans je me jetais peut-être avec plus d'entrain sur la choucroute garnie ou les rognons de boeuf sauce Madère, mais j'ai quand même encore un bon coup de fourchette aujourd'hui.
  

J'ai un physique de judoka ayant pris de l'embonpoint ; un mètre 80 pour 83 kilos, 5 kilos de trop.
J'ai répondu avec un enthousiasme juvénile car j'ai un niveau modeste et suis loin d'avoir ton volume d'entraînement, mais en réalité mon problème de faim excessive mériterait lui aussi un topic. Cependant celui-ci existait déjà dans ma vingtaine fringante lorsque j'étais en meilleure forme, et actuellement même avec un petit footing.

Point de vue performance, du fait je pense de muscles insuffisamment fins (peut-être là aussi une croyance mais la natation n'a pas été mon sport principal) je ne suis pas très rapide, point de vue endurance cela peut aller mais je vise mieux. J'atteins rarement les 2000m, à cause de la fatigue musculaire.

J'ai pratique le jeun à quelques reprises pour un protocole de nettoyage de foie (avec en effet la consommation de grandes quantités d'eau) pour une durée équivalente de 18h, s'ensuivait une grande fatigue mais cela n'est pas comparable.

Au final c'est rassurant si tu arrives à éliminer des graisses avec ton jeun malgré le gros repas post-effort - en ce qui concerne j'en suis effrayé car je m'entraîne le soir et aurais peur de stocker.
  

@Thibaud21: Mon "volume" d'entraînement est assez modeste : 5h/semaine, voire un peu moins l'hiver.

Ce que vous décrivez, c'est un dérèglement de votre appétit ; forcément, puisque vous dites avoir 5 kg de trop, mais néanmoins très souvent faim.

Le réflexe pavlovien : nourriture = force est très courant dans la société occidentale ; le puritanisme alimentaire a probablement la même origine.
La réalité diététique est très différente. On peut tromper son cerveau très facilement : par exemple en mangeant très lentement une petite quantité de nourriture, ou encore en fumant (coupe-faim).

Une amie qui a connu un épisode anorexique au cours de son adolescence (= puritanisme alimentaire) m'a demandé si je lui recommandais le jeûne intermittent. Et j'ai répondu : - oui, car il restaure l'appétit véritable et le plaisir de manger.

Moi-même, alors que je me trouvais sobre et que je pensais avoir une alimentation équilibrée (70 kg pour un peu moins d'1m80), je me suis rendu compte que je grignotais des trucs inutiles, notamment avant d'aller me coucher.

On a tendance à s'alimenter en Occident comme un automobiliste qui remplirait son réservoir au-delà de sa capacité, ce qui est non seulement stupide mais dangereux - cancérigène.
  

Jeune intermittent depuis 6 mois aussi. Entrainement d'1H30 en club plutôt intense à midi. J'arrive systématiquement à l'entrainement après 16H de jeune mais je bois une boisson légèrement sucrée au bout de 20'. En faisant comme cela j'ai plutôt la pèche (tout l'intérêt du jeune intermittent) et je n'ai pas de baisse significative d'énergie pendant la séance. Si je ne m'alimente pas par contre la fin de la séance est ....difficile. Pour les compétitions en eau libre par contre je ne joue pas, je mange le matin plutôt des fruits cuits rapidement assimilés.
 

 

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