10KM : J’ai nagé mon premier marathon aquatique ! #OpenSwimStars2018

Cela faisait des années que je rêvais de pouvoir nager une course de 10KM, après avoir nagé de nombreuses courses de 5KM. Jusqu’alors le 10 kilomètres était un lointain objectif, assez inaccessible, correspondant à un effort – pour mon niveau – d’environ 3 heures.

Samedi 16 juin 2018 les conditions étaient idéales, dans le bassin de la Villette, une fin d’après-midi ensoleillée, je m’élançais en simple maillot de bain dans une eau à 21°C accompagné d’une bonne centaine de participants à cette édition 2018 de l’Open Swim Stars, pour la plupart en combinaison néoprène intégrale.

(crédit photo Foucha/Ferraro/Refas)

Mais avant de me retrouver au beau milieu du Canal de l’Ourcq à participer à ce marathon aquatique, j’ai suivi le plus assidument possible au cours des derniers mois les entraînements dans mon club, le Neptune Club de France. A raison de trois à quatre séances d’une heure par semaine, plus une séance de préparation physique générale (musculation). Je faisais à peu près la distance de la course chaque semaine à la nage, en entrainement variés, incluant du fractionné.

Le départ est donc donné aux alentours de 16h45, depuis Pantin. Le parcours a été modifié la veille par principe de précaution contre un risque bactérien dû aux fortes pluies survenues quelques jours plus tôt. Dès le départ de la course, un sentiment un peu euphorique m’envahit, je suis dans ma course tant attendue. Nous commençons par remonter le courant, pendant 2500m. N’ayant pas repéré le parcours, cela semble très long. Nous passons sous des ponts pas très engageants.  Lorsque la bouée à contourner est à portée de vue, le peloton de tête arrive déjà en face, il y a quatre nageurs en plein effort, je prends un instant pour les observer. Ils se sont nettement détachés du reste des participants.

Premier ravitaillement, puis demi-tour direction Pantin. En forme j’en profite pour accélérer doucement et doubler quelques personnes. Ce second 2500m semble passer beaucoup plus vite. Lorsque Pantin est en vue, le peloton des nageurs du 5KM vient d’être lancé à contre-courant, je sais que dans quelques minutes la tranquillité de ma course va être légèrement troublée. Les premiers nageurs du 5KM tout frais passent comme des flèches en ligne droite les uns derrière les autres à quelques mètres. Quelques minutes plus tard c’est par dizaines qu’ils essayent de se frayer un chemin.

Dans ce moment de confusion je n’ai pas trouvé le second ravitaillement. Des nageurs aux bonnets blanc du 5KM me chatouillent les pieds, je me retrouve plusieurs fois pris en sandwich, mais je n’essaye pas d’accélérer, la course est loin d’être terminée et le plus difficile je le sais, est à venir !

Vers le septième kilomètre environ, des douleurs aux bras arrivent. D’abord le bras droit puis très vite également le gauche. Comme des petites décharges sur toute la longueur du muscle, de la main à l’épaule. Les muscles ont sans doute consommé tout le sucre, ils commencent à pomper dans les réserves. Impossible de garder le rythme, je réduits la vitesse, en espérant que le phénomène ne va pas s’accentuer car je n’ai pas envie de finir la course en battements, ou en brasse !

Au 7500m alors que je nage au milieu du canal j’aperçois in-extremis le ravitaillement ! Je fais presque demi-tour pour m’y rendre, la boisson sucrée est réellement bienvenue. J’en bois deux gobelets.

Il faut tenir, j’applique quelques éducatifs pour relâcher les muscles, le toucher épaules, aisselles, l’éducatif du crawl « hésitant ». J’ai toujours mal aux bras, mais enfin je passe devant la Villette. Depuis le tout début de la course de nombreux curieux applaudissent ou simplement regardent, mais à l’approche de l’arrivée il y a de plus en plus de monde. Les bras engourdis, je continue d’avancer, le dernier pont avant l’entrée sur le bassin. Il reste un peu plus d’un kilomètre. De nombreuses plantes aquatiques arrivent juste sous la surface, les observer me fait un instant oublier la peine que mes bras subissent. Je contourne les deux dernières bouées, les algues sont de plus en plus abondantes.

Au moment où je vois l’embouchure de l’entonnoir au bout duquel la plaque d’arrivée, un autre nageur au bonnet doré me double, il est hors de question que je perde une place au classement, malgré mes douleurs persistantes aux bras, je mets mes dernières forces sur la fin de la course et touche la plaque. Ma course aura duré 3 heures 1 minute et 33 secondes !

Je ressens un sentiment d’accomplissement personnel, une joie indescriptible d’être arrivé au bout de ce 10 kilomètres. D’avoir tenu jusqu’au bout malgré mes douleurs aux bras. Je mesure également tout le travail d’entraînement, qui m’a permis de maintenir un geste technique efficace tout au long de l’épreuve, ainsi que l’expérience de course d’eau libre plus courtes qui m’ont permis de connaître et appréhender les difficultés qui peuvent survenir pendant ce type d’épreuve.

Bien que j’espérais un chrono compris entre 2h45 et 3h, je suis néanmoins très satisfait.

Cette expérience me permet d’appréhender des distances plus longues que celles sur lesquelles j’avais l’habitude de concourrir, le prochain objectif sera de réduire le temps de course, et pourquoi pas de me lancer dans des distances plus longues. Cela nécessitera dans tous les cas un entraînement un peu plus important.

Soupe d’algues et kilomètres supplémentaires, les épreuves de natation du Castle Swim Series ne sont pas encore complètement au point

Pour sa neuvième édition, le triathlon de Chantilly s’est diversifié et a proposé des épreuves de nage en eau libre ainsi que de running. L’ensemble des épreuves est répartie sur le week-end. Les épreuves d’eau libre ayant eu lieu le samedi matin, avec trois vagues de départ : 5KM, 2.5KM et 1 mile.

Nous étions une quarantaine à participer au 5KM, mais seulement une dizaine en maillot. Le parcours a été donné en ligne dans l’eau, et consistait en 3 tours du bassin. L’eau avait une couleur assez peu engageante, marron avec beaucoup de particules, mélangée avec des morceaux d’algues. Heureusement dès le premier virage l’eau était plus claire, mais aussi curieusement bien plus fraîche.

Les algues étaient omniprésentes lors de la course, ralentissant parfois la progression, mais surtout il y avait un endroit où ils étaient si denses que je me suis retrouvé à me débattre pendant une dizaine de secondes, complètement prisonnier, sans pouvoir avancer, par des algues arrivant au raz de l’eau. C’est normalement ce type d’obstacle qui aurait dû être signalé par une bouée, ou lors du briefing.

A la fin du premier tour, je commençais à comprendre que l’organisation avait mal mesuré le tracé et que les trois tours dépasseraient 5KM. C’est embêtant car pendant tout le second tour je me suis demandé si les organisateurs allaient s’en rendre compte et nous sortir à la fin du second tour. Finalement c’est bien trois tours qu’il a fallu faire, avec au final un chrono de 1 heure 50 qui me laisse croire que nous avons plutôt nagés 6500 mètres que 5000.

Un chrono qui ne servira donc à rien puisque la distance est erronée, même si je suis néanmoins content d’avoir participé à cette course et d’avoir pu monter sur le podium.

A noter également, peu de temps après la course et pendant plusieurs jours ensuite, j’ai eu pas mal de démangeaisons sur la peau, à cause de piqures de puce d’eau.

Pour résumer il y avait pas mal de points qui mériteraient d’être améliorés pour les prochaines éditions :

  • La distance du parcours aurait dû être respectée
  • Pas de consigne pour les affaires
  • Pas de douches
  • Les bouées à contourner auraient dû être dans une couleur qui se détache davantage, jaune ou orange, mais pas noires.
  • Arrachage d’algues ou positionnement des bouées pour un passage là où les algues sont moins denses
  • Trois courses simultanées avec des bouées différentes à contourner selon les couleurs de bonnet
  • Des chronos étranges à l’arrivée, il aurait été sympa par exemple de passer sous l’arche à chaque tour pour avoir les temps intermédiaires par tour et ainsi s’assurer que tout le monde a bien fait le parcours complet

Un bon point néanmoins, l’organisation très précise des horaires de course de chacun a été respecté, il n’y a donc eu ni surprise ni attente, vu le nombre de participants et de courses différentes, cela a le mérite d’être salué. De plus le podium a été fait assez peu de temps après la course.

On peut se réjouir de cette diversification qui contribue à mettre en lumière la discipline d’eau libre, et en fasse la promotion auprès des triathlètes, et on peut espérer que d’autres organisateurs de triathlon proposent à l’avenir également des courses de natation. Il est dommage cependant que ce développement ne se fasse pas en concertation avec la Fédération Française de Natation, afin d’uniformiser les distances, les règlements, et les conditions d’accès par une double labellisation FFN/FFTri pour les courses d’eau libre.

La baignade, la piscine naturelle du bassin de la Villette

La baignade est l’une des installations municipales dans le cadre de Paris Plage 2018. Pas moins de quatre bassins en plein air sont ainsi mis à disposition des usagers.

Une baignade temporaire ouverte tout l’été

La Baignade a été ouverte le mercredi 20 juin, et restera ouverte jusqu’au dimanche 9 septembre 2018. Elle est ouverte tous les jours de 11h à 21h, et entièrement gratuite.

Concernant les installations, il y a des cabines, des toilettes, des douches avec du savon, une terrasse avec des chaises longues à disposition, et quatre bassins :

  • deux bassins pour les enfants les plus jeunes, avec une profondeur de 40cm
  • un bassin de profondeur 1,20cm
  • un bassin avec 2m de profondeur

Des dales rigides sont disposées au fond de chaque bassin, les paroies percées sur les côtés des bassins permettent à l’eau de s’écouler tout en empêchant les algues, les poissons ou encore les objets de pouvoir traverser et de se retrouver dans le bassin. Un large plancher en bois a été amménagé autour des bassins pour permettre la circulation. Des maîtres-nageurs surveillent en permanence la zone de baignade.

Astuce: Je vous recommande d’apporter des tongs ou claquettes pour deux raisons : il n’y a pas de revêtement spécifique sur le sol entre le bassin et les vestiaires : les quais de la Loire contre lesquels sont installés les bassins sont recouverts d’un mélange de sable et poussière pas très agréable à marcher dessus. Et par ailleurs en cas de fort soleil le sol en bois autour des bassins est extrèmement chaud !

Le système de casier a évolué depuis le début de l’été, à cause de très nombreux vols. D’abord en libre service avec une pièce de 1€ pour choisir son casier, il faut désormais passer à l’accueil pour récupérer une clé de casier en échange d’un document d’identité.

D’ailleurs les vols sont un vrai fléau dans cette piscine d’après le personnel à l’entrée des bassins qui recommandant de laisser l’intégralité de ses affaires dans les casiers, et de bien garder la clé avec soi.

La qualité de l’eau, au centre de l’attention

Contrairement aux piscines traditionnelles, l’eau est celle du canal, lui même alimenté par l’eau de la Marne. Celle-ci n’est donc pas chlorée, ni chauffée, et pas non plus traitée !

Que les candidats à la baignade se rassurent, entre 2 et 4 test quotidiens sont réalisés pour s’assurer de la qualité de l’eau de baignade. Le principe de précaution s’applique, en cas de présence de bactéries (ce qui peut arriver après de fortes pluies), de problème de pH, ou autre, le bassin sera fermé le temps que de nouvelles analyses attestent à nouveau d’une qualité de l’eau satisfaisante et sans risque pour les baigneurs.

Une forte demande des usagers

C’est pas moins de 60,000 personnes qui ont profité des installations l’an dernier, cette année le bassin ouvre un mois plus tôt pour permettre à davantage d’usagers d’en profiter. Les conditions météo de ces derniers mois ont aussi permis d’avoir une eau plus chaude que d’habitude à ce moment de l’année.

Ce dispositif s’inscrit dans le plan « Nager à Paris », et représente une étape également qui illustre la volonté forte à la mairie de Paris d’améliorer la qualité de l’eau, en prévision des JO 2024 dont les épreuves d’eau libre doivent se dérouler dans la Seine.

Des compétitions de nage en eau libre ont d’ailleurs déjà lieu dans le bassin de la villette : l’Open Swim Stars (avec une distance olympique de 10KM), ou encore la Fluctuat en septembre.

Le succès de cette opération confirme l’intérêt de proposer des bassins de baignade, on espère la multiplication des initiatives de ce type. La mairie, malgré un report initialement prévu à 2019 souhaite toujours aménager une zone de baignade dans le lac Daumesnil dans le bois de Vincennes.

Mon avis sur cette expérience de baignade

J’ai donc testé le grand bassin. L’eau est un peu plus fraiche qu’en piscine,  mais la température extérieure et l’absence de vent à ce moment là rendent la baignade très agréable.

Les bassins n’ont pas de ligne d’eau, il n’y a donc pas vraiment de règle sur le sens de la nage, les zones où l’on peut plonger, les priorités, etc.

Lors de ma séance j’ai pu nager 3 kilomètres sont être gêné outre-mesure par les autres baigneurs. Comme on ne voit rien sous l’eau cela oblige à regarder comme en eau libre vers où on va.

En revanche ce manque de visibilité complique la réalisation du « flip-turn », le virage en bout de bassin car il n’y a pas de repère pour savoir à quel moment tourner. Pour ajouter encore de la difficulté, les paroies sont recouvertes de micro-algues, ce qui les rend glissantes. Cela oblige donc à redoubler d’attention pour éviter que le pied glisse et que les orteils se retrouvent dans l’un des trous du mur lors de la culbute.

Les sensations de nage sont très agréables, il y a le plaisir de nager dehors, mais aussi celui d’être dans une eau naturelle, peut-être même plus saine que l’eau de piscines surpeuplées dans lesquelles se mélangent résidus de crème, cheveux, etc.

Quelques jeunes s’amusaient à faire des plongeons, d’autres moins jeunes restaient en bout de ligne pour discuter, mais conjugué avec une affluence raisonnable chacun a pu profiter de sa baignade à sa façon.

C’est donc une très bonne expérience, alors que les piscines à Paris sont prises d’assault rendant compliqué de nager l’été dans de bonnes conditions. Relativement peu fréquenté en semaine, un MNS m’a indiqué que le WE il pouvait y avoir pas mal de monde, il qu’il vaut mieux venir tôt.

Bien qu’excentré dans le nord-est de la capitale ce bassin de nage offre une alternative, et pour ceux qui préfèrent l’eau chlorée chauffée à 28°C ce bassin de baignade aura le mérite de désengorger en partie les autres piscines parisiennes.