Le remorquage et rétropédalage

Dans le dernier article j’ai évoqué les différentes phases de la noyade. Dans cet article je vais parler des différentes techniques de remorquage (ou tractage) de victime.

C’est une discipline que certains d’entre vous connaissent peut être. Parfois à l’école il y a des exercices de tractage de mannequin, oui, vous savez avec ces bonhommes oranges ou jaunes avec une tête bizarre! Les plongeurs aussi connaissent sûrement car pour passer le niveau 4 ou le brevet d’initiateur, il y a une épreuve de tractage (avec palmes).

Sortir de l’eau une victime s’avère un peu plus compliqué et un peu moins connu. Là encore les plongeurs connaissent peut être s’ils ont du passer le RIFAP (Réactions et intervention face à un accident de plongée) à partir du niveau 3.

Je vais commencer par parler du tractage. Il existe beaucoup de techniques diverses et variées, mais il faut toujours respecter quelques points essentiels :

–          la tête du mannequin doit toujours sortir de l’eau, pas d’éclaboussures prolongées non plus…

–          le rythme doit être assez soutenu : la victime est soit inconsciente soit choquée mais bien sûr le sauveteur ne doit pas dépasser ses limites (speeder sur les 1ers mètres ça sert à rien…)

–          la prise du sauveteur sur la personne doit être ferme et solide si jamais la personne se met à gigoter ou qu’il y a des vagues (OK, c’est vrai dans une piscine c’est rare ! mais dans la vraie vie ça peut arriver)

Afin que la tête ne soit pas sous l’eau, il faut appliquer la technique du joue à joue. La joue du mannequin doit être contre la vôtre, ce qui permet d’être suffisamment haut au dessus de l’eau.

Je vais essayer de vous décrire la technique que j’ai apprise. Le meilleur moyen de comprendre est d’essayer sur un cobaye : ami, femme, chien, poisson rouge (ah non ça ça risque de pas marcher :-s)

Afin de faciliter l’expérience, nous allons la réaliser hors de l’eau (quoique pour le poisson rouge ça peut marcher…).

Donc demandez à votre gentil cobaye de se mettre devant vous dos à vous. On va dire que la main qui restera libre sera celle de gauche (je suis droitière mais mon bras qui travaille est le gauche… bizarre !). Bon je vais pas trop m’attarder parce que le cobaye attend… Il suffit de passer votre bras droit sous l’aisselle droite de la personne. Là il faut attraper (toujours avec votre main droite) le poignet gauche de votre victime (qui a son bras gauche comme si elle croisait les bras). Une variante consiste à prendre plus bas au niveau de l’avant bras voire du coude (c’est plus stable). Une fois que vous êtes comme ça, il faut juste penser à ce que votre tête soit du côté gauche (afin que votre cobaye puisse plus difficilement taper votre tête avec son bras libre). Puis bien penser à basculer la tête de votre victime en arrière afin de libérer les voies aériennes. Et voilà ! J’espère que ça a été suffisamment clair, mais bon j’ai un doute !

Maintenant il faut tracter !!! Eheheh ! Et là la torture commence. En fait pour tracter il faut utiliser la technique du rétropédalage. Moi je ne suis pas fan, ça fait mal aux cuisses !! C’est difficile à expliquer comment ça marche. En gros je dirais qu’il faut imaginer que vous êtes face à un sol pas plat (en forme de V) et que vous devez courir dessus : à priori les pieds vont se retrouver à aller vers l’extérieur mais sans que les genoux soient trop à l’intérieur, et il faut alterner régulièrement les mouvements des jambes.  On peut voir sur cette vidéo une nageuse qui fait du rétropédalage: Vidéo rétropédalage

Maintenant vous savez tout sur le remorquage, il n’y a plus qu’à essayer dans une piscine !!

11 réflexions sur « Le remorquage et rétropédalage »

  1. Cet été quand j’étais en vacances à la mer je me suis amusée à tester le rétropédalage et ça marche beaucoup moins bien… Sinon j’ai aussi fait du tractage de mannequin en mer pour un brevet de plongée mais avec des palmes donc c’est plus facile.

    Pour obtenir le BNSSA, il n’est pas nécessaire de s’entrainer en eau vive.
    Cependant, en Ile de France si on souhaite pratiquer le sauvetage en tant que BNSSA au sein d’une association de sauvetage (comme dans mon cas), la préfecture de police a imposé un nouveau diplôme, l’ACSA. Ca consiste à s’entrainer directement en eau vive (dans la seine donc…) aux gestes qu’on sera amené à faire comme monter une victime dans un bateau ou se mettre à l’eau à partir d’un bateau…

  2. C’est préférable de pratiquer en amont de la Seine, à l’est de Paris, où l’eau est relativement moins polluée. 🙂
    Sinon, peux-tu t’arranger pour prendre les cours de l’ACSA au bord de la mer, en été, pourvu que le diplôme soit reconnu la préfecture.

  3. La victime est encore consciente mais elle panique. Elle veut utiliser le sauveteur comme bouée. Elle pourrait le saisir par la gorge, le pousser vers le fond de la piscine, de la rivière ou de la mer.
    Que vas-tu faire pour maîtriser la victime sans risquer ta vie dans ce cas-ci ?

  4. On apprend à réagir à ce genre de situation avec les prises de dégagement. On apprend à se libérer de n’importe quelle emprise de la personne comme au cou, aux poignets, aux jambes, en ceinture… C’est assez difficile comme exercice vu que la victime panique et donc que ses forces sont décuplées: elle peut serrer très très fort. Il faut donc régulièrement s’entrainer.

  5. Dans tous les cas, le sauveteur doit toujours faire une évaluation de la situation avant d’y aller, notamment pour décider quel matériel il doit prendre (bouée…).
    J’ai bien sur vu le film « Coast guard » et la scène où le sauveteur donne un coup de poing pour se dégager! 🙂
    En vrai cette prise est pourtant assez facile pour se dégager, mais bon, c’est pour le film 😉

Répondre à Bambou Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *