La piscine Deligny, une piscine disparue

Connaissez-vous la piscine Deligny ? C’était un de ces anciens bains publics aménagées sur la Seine, où la baignade se faisant directement dans les eaux du fleuve, dans un bassin fait de planches de bois entre lesquelles l’eau s’écoulait.

Du nom du maître nageur qui y fonde une école de natation en 1801, les bains ont traversé les décennies, pour sombrer complètement presque deux siècles plus tard en 1993 en coulant par quatre mètres de fond, suite à un choc trois ans auparavant avec une péniche.

Il y en a donc eu des générations qui ont fréquenté ce lieu ! Mais beaucoup ignorent aujourd’hui où étaient précisément amarrés ces fameux bains. On peut apercevoir l’établissement ci-dessous sur le quai Anatole-France, grâce à ce tirage d’une vue aérienne du Pont de la Concorde en 1958 :

Vue aérienne de la piscine Deligny, en 1958, par Roger Henrard. Inventaire du Musée Carnavalet.

Sur la gauche c’est bien la place de la Concorde, et à droite l’Assemblée Nationale !

Les bains était très prisée l’été, on venait s’y rafraîchir, prendre un bain de soleil, draguer, discuter, y manger dans son restaurant, profiter de ses salons privés, et éventuellement y nager ! Haut lieu de l’exotisme parisien, fréquenté assidûment par Charles X, Louis-Philippe, et le Tout-Paris. Sur la plupart des archives photo, on y voit une foule de parisiens s’y presser.

La piscine Deligny en 1973. Crédit photo : ina.fr

Il existait à l’époque de nombreux bains de ce type, disposées sur des barges de Seine, les bains fleur, le bain-royal, les bains de la Samaritaine, entre autre.

A partir de 1840, les bains Deligny ont été reconstruis par ses nouveaux propriétaires les frères Burgh, en assemblant une dizaine de bateaux. Deux bassins, dont un de 30m doté d’un fond en bois en pente douce allant de 60cm à 2m de profondeur. Pour l’anecdote, l’un des bateaux, le Cénotaphe qui avait été spécialement construit pour rapatrier les cendres de Napoléon à Sainte-Hélène a finalement eu un tout autre destin, en cause un hiver de 1840 trop froid.

Doté d’un bassin de 50 mètres, la piscine a accueillit les premiers Championnats de France de natation en grand-bassin en 1899, pour une unique épreuve : le 100m nage-libre (le chrono du vainqueur peut faire sourire, il était de 1 minute 31s !). Une bonne partie des éditions suivantes s’y est également tenue avant que ne soit construite la piscine des Tourelles (l’ancien nom de la piscine Georges Vallerey) pour les JO de 1924.

Les bains ont même accueilli les épreuves de natation de Jeux Olympiques de 1900, mais les résultats ne furent jamais homologués car les dimensions du bassin n’étaient pas conformes avec… 6 mètres de trop !

Un documentaire de 1948 montre la reconstruction du bassin de la piscine Deligny. Le bassin dispose d’une armature de soutien et est désormais étanche et isolé du fleuve, l’eau peut désormais être filtrée.

Extrait d’un documentaire de 1948 sur la reconstruction complète de la piscine.

L’eau est alors prélevée dans la Seine, décantée, passe successivement dans trois filtres, et une petite quantité d’eau de javel y est ajoutée. Une sorte de robot pompe aspirateur est aussi inventé afin d’enlever les impuretés présentes dans le bassin.

L’hiver, les bains pouvaient être démontés pour éviter d’être endommagés par les intempéries ou le gel. Dans les années 1960, les bains Deligny se transformait ainsi à l’automne en parking flottant. Car malgré le succès des bains durant les beaux-jours, cela ne suffisait pas à équilibrer les comptes, et les propriétaires devaient diversifier leurs recettes afin de pouvoir rembourser les emprunts contractés pour moderniser l’établissement.

Bien plus tard, ces installations qui ont toutes disparues ont inspiré la création de la piscine Joséphine Baker sur une péniche qui a été ouverte en 2006, avec une eau certes puisée dans la Seine, mais cette-fois ci traitée et chauffée.

Rétrospective sur la fermeture des piscines liée à l’épidémie de Covid-19

Particulièrement affectés par la pandémie du coronavirus, les piscines ont subit de longues périodes de fermeture. Dernière mise à jour 20/07/2021.

Le premier confinement : 98 jours de fermeture

Le jeudi 12 mars, le Président de la République Emmanuel Macron annonce la fermeture des écoles jusqu’aux vacances scolaires (prévues du 4 au 20 avril à Paris). Le lendemain les clubs de natation commencent à prendre des mesures pour suspendre leurs activités, et le 14 mars toutes les piscines ferment leurs portes.

Lundi 16 mars, Macron annonce pour le lendemain un confinement qui devra durer « 15 jours au moins ». Le 27 mars, c’est le Premier Ministre Edouard Philippe qui annonce un prolongement du confinement pour 2 semaines supplémentaires.

Le 2 avril, la FFN à qui on peut reprocher un manque de communication sur le début de l’épidémie, annonce la suspension de toutes les compétitions de natation jusqu’au 30 juin.

Le 13 avril, le Macron prend à nouveau la parole et annonce la poursuite d’un confinement strict jusqu’au 11 mai. Ce sera heureusement la dernière prolongation.

Mais après ces 55 jours de confinement strict, des restrictions vont perdurer. Le 2 juin les piscines situées en « zone verte » ont pu ouvrir à nouveau leurs portes, avec une réservation obligatoire d’un créneau horaire.

Crédit photo : Snoop77 / nageurs.com, Piscine du Val d’Europe.

A Paris, nous sommes passés en zone verte le 15 juin, mais avons du attendre le 22 juin pour une réouverture des piscines. Pour restreindre la fréquentation certaines piscines ont appliqué la réservation, mais cela n’était pas généralisé et à partir de cette date il a été possible de retourner nager. Certaines règles sanitaires ont été mise en place dans les piscines.

Signe de la longue attente, il y a eu une vraie ruée vers les piscines, encouragé aussi par les belles journées d’été.

Partout dans le monde, les piscines mettent en oeuvre un protocole sanitaire. Ci-dessus à Montréal en aout 2020. Crédit photo : Saigonnais / nageurs.com

Le deuxième confinement : des fermetures différentiées selon les régions

Les grandes métropoles passent les unes après les autres en état d’alerte maximale. Ce qui a pour conséquence que les piscines couvertes ne peuvent plus y accueillir de public.

C’est le cas dès le cas dès le 23 septembre à Aix-Marseille, le 25 septembre à Lille, le 6 octobre à Paris, le 10 octobre à Lyon, Grenoble et Saint-Étienne, et le 13 octobre à Toulouse.

Il était cependant possible à ce moment là de continuer à nager dans les piscines découvertes.

Le 14 octobre, le Président Macron annonce l’état d’urgence sanitaire sur tout le territoire. Le 22 octobre, le nouveau Premier Ministre Jean Castex annonce au couvre feu de 21h à 6h sur l’ensemble du territoire avec prise d’effet le 23 octobre au soir.

Les piscines ajustent alors leurs horaires de fermeture pour que chacun puisse regagner son domicile avant le couvre feu.

Mais le mercredi 28 octobre, le Président de la République décrète un nouveau confinement de 4 semaines démarrant dès le vendredi le 30 octobre au soir.

Contrairement au premier confinement, certaines piscines ont pu avoir des dérogations pour ouvrir leurs portes aux détenteurs de certificats médicaux attestant une ALD (Affection Longue Durée), la natation scolaire, les sportifs de haut niveau.

Des allègements au confinement ont eu lieu dès le 28 novembre avec la possibilité de se déplacer dans la limite de 20km et 3 heures (contre 1km pendant 1 heure pendant le confinement).

Le 1er décembre, il est annoncé que les établissements classés PA, soit les établissements de plein air peuvent à nouveau ouvrir leurs portes au public. Or une piscine extérieure n’a pas forcément la classification administrative PA à partir du moment où celle-ci dispose de vestiaires, de douches, ou de bassins intérieurs. Seule une infime partie des piscine a donc pu rouvrir au public début décembre.

L’instauration progressive d’un couvre feu national

Le mardi 15 décembre, c’est la fin du second confinement, mais un couvre feu national est instauré le même jour sur tout le pays, de 20h à 6h. Les mineurs peuvent à nouveau nager dans un cadre périscolaire (en club par exemple).

En dehors des publics spécifiques qui continuer d’accéder aux piscines sous certaines modalités, le grand public et les clubs devront attendre au moins jusqu’au 20 janvier 2021.

Au cours des vacances de Noël, le variant britannique VUI-202012/01 qui est entre 50% et 70% plus contagieux que la souche d’origine SARS-CoV 2, se répand dans de très nombreux pays qui durcissent très fermement les mesures en place avec des re-confinements stricts. En parallèle, les premiers vaccins sont homologués et commencent à être administrées.

Le 1er janvier 2021, le gouvernement par la voix de son porte parole Gabriel Attal annonce que les cinémas et salles de spectacle qui devaient ré-ouvrir le 7 janvier ne pourront pas le faire, sans donner de nouveau calendrier. Il annonce également que dès le lendemain le couvre-feu sera renforcé dans 15 départements et s’étend à présent de 18h à 6h.

Le 4 janvier, le premier ministre anglais Boris Johnson annonce un reconfinement total de toute l’Angleterre avec fermeture des écoles. Le lendemain on a appris que ce confinement devrait durer jusqu’au mois de mars.

Le 7 janvier, Jean Castex annonce qu’il n’y aura pas d’assouplissement avant le mois de février pour tous les secteurs ayant actuellement des restrictions. Le couvre feu est maintenu sera étendu à partir du 10 janvier à 10 autres départements de l’Est de la France.

Contre toute attente, en Ile-de-France quelques piscines avec un bassin extérieur mais non classées équipement de plein air réouvrent leurs portes à tous. C’est le cas de la piscine d’Orsay le 6 janvier (toutes les affaires doivent être apportées dans un sac au bord du bassin), de la piscine de Puteaux le 12 janvier (on peut laisser ses affaires au vestiaire, et y prendre une douche), de la piscine de Melun depuis le 13 janvier, et de la piscine Villeneuve la Garenne depuis le 1er février.

Une des mesures du protocole sanitaire mise en place à la Piscine de Puteaux. Crédit photo : Sylsyl / nageurs.com

Le 14 janvier, le gouvernement annonce un couvre-feux national dès 18h sur tout le territoire de métropole dès samedi 16 janvier, pour un minimum de 15 jours. Il est également annoncé ce même jour, l’interdiction à partir du 18 janvier des activités sportives scolaires et périscolaires en intérieur.

Fin janvier, les voix pressent l’exécutif de reconfiner le pays. Cependant on constate un tassement dans le nombre de contaminations, une inflexion, et finalement à peine plus de 3,100 personnes en réanimation. Ces chiffres bien que mauvais permettent néanmoins de donner un espoir d’éviter un troisième confinement ! C’est pourquoi, alors que nous attendions d’un jour à l’autre une allocution présidentielle annonçant la mauvaise nouvelle, le Premier Ministre a annoncé le 29 janvier de nouvelles mesures comme la fermeture des frontières et des grands centres commerciaux, ainsi que des contrôles renforcés sur le respect des règles actuelles, mais sans durcissement de celles-ci.

Mi-février, on constate effectivement une stabilité des restrictions, et une baisse lente mais régulière dans les contaminations. Clairement le gouvernement a gagné son pari de ne pas reconfiner trop tôt, et d’aller à l’encontre de l’avis des médecins.

Cependant au cours des vacances scolaires, on commence à constater un sursaut dans les contaminations. Le nombre de personnes augmente d’une semaine sur l’autre. Le département des Alpes-Maritimes avec un taux d’incidence de 700 cas pour 100,000 habitants est le premier département basculant en confinement partiel le week-end : il sera néanmoins possible de continuer de sortir avec une attestation pendant 1 heure par jour jusqu’à 5km de son domicile. La ville de Dunkerque quelques jours plus tard est également frappée par un confinement partiel durant le week-end.

Lors de la conférence de presse du 25 février, le Premier Ministre Jean Castex annonce qu’une vingtaine de départements sont désormais sous surveillance renforcée. Les mesures sanitaires ont été renforcées à partir du week-end du 5 mars avec le fermeture des grands centres commerciaux.

Comme on pouvait s’y attendre, la mesure du confinement du week-end n’a pas eu beaucoup d’impact, si bien que le 9 mars le gouvernement a annoncé son prolongement pour 3 semaines dans l’agglomération de Dunkerque. Le lendemain, on a appris que la région de Nice aurait quant à elle un week-end supplémentaire de confinement. La situation en Ile-de-France inquiète avec plus de 90% de taux d’occupation des lits de réanimation pour des patients covid.

Un troisième confinement

Le jeudi 18 mars en conférence de presse, le Premier Ministre Jean Castex annonce un reconfinement dans 16 départements pour une durée de 4 semaines soit jusqu’aux vacances de Pacques pour les parisiens. Mais à l’opposé de restrictions, c’est tout un champ de libertés qui sont annoncées. La bonne nouvelle est le couvre feu en vigueur à 18h est repoussé à 19h en anticipation de l’heure d’été.

Les activités sportives en intérieur sont de nouveau autorisées pour les enfants, sur le temps scolaire. Cela concerne notamment les piscines, qui vont pouvoir à nouveau accueillir les enfants. Les stades et lieux de plein air qui étaient ouverts le resteront : le gouvernement veut inciter les français à sortir car il y a infiniment moins de contaminations en plein air qu’à l’intérieur.

Enfin il est possible de se déplacer librement dans un rayon de 10km de son domicile sans limite de temps et avec un simple justificatif de domicile.

Le 26 mars, 3 nouveaux départements sont également concernés par le reconfinement.

Le 31 mars, le Président Macron annonce que les mesures en place dans les 19 départements seront étendues au reste du territoire métropolitain, et que les écoles seront fermées. Les élèves auront une première semaine de cours à distance, puis des vacances anticipées de 2 semaines, aux mêmes dates pour les trois zones. Concernant le sport, le Président a annoncé à la 22e minute de son allocution qu’un calendrier serait établi entre mi-mai et début de l’été pour la réouverture du sport (donc pour une ouverture ultérieure). Les restaurants et la culture seront quand à eux autorisés à ouvrir en terrasse dès la mi-mai avec des conditions strictes.

Le 8 avril, selon une déclaration de Monsieur le Ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer, il sera dans les prochains jours possible de pratiquer du sport dans un établissement de plein air jusqu’à 30km autour de son domicile, et les piscines en plein air sont citée comme faisant partie du dispositif.

Par communiqué de presse, le Président a donné jeudi 29 avril une feuille de route d’un déconfinement progressif. Ainsi dès le 3 mai les restrictions de déplacement en journée sont abrogées. Les salles de sport et piscines pouvant réouvrir le 9 juin.

L’instauration d’un pass sanitaire

A partir du 21 juillet, la présentation d’un pass sanitaire attestant d’un schéma vaccinal complet ou d’un test négatif est nécessaire pour accéder à la piscine ainsi que dans d’autres établissements (salles de sport, lieux de culture, cinéma, grands rassemblements, etc). Les restaurants y étant pour leur part concernés à partir du 1er août.

La piscine de la Butte-aux-Cailles, histoire et patrimoine

Article sponsorisé

Nichée au cœur du quartier auquel elle a emprunté son nom, à quelques minutes de la bouillonnante place d’Italie, la piscine de la Butte-aux-Cailles accueille les nageurs depuis 1924. Classée à l’inventaire des Monuments historiques, elle affiche un style Art déco derrière sa façade en briques rouges, tout en courbes et baignée d’une douce lumière naturelle grâce à ses grandes baies vitrées. Envie d’y faire quelques brasses ?

« Gérard Sanz – Mairie de Paris © »

Place Verlaine, dans le 13ème arrondissement de Paris, quartier pittoresque de la Butte-aux-Cailles, un petit bout de campagne aux ruelles ouvrières et étroites, à l’âme de village. Derrière la belle façade recouverte de briques rouges se cache l’une des plus anciennes piscines, et la troisième qui voit le jour à Paris : la piscine de la Butte-aux-Cailles. Construite entre 1922 et 1924, par Louis Bonnier, architecte et urbaniste de la ville, la piscine actuelle cache une histoire beaucoup plus ancienne qui remonte à 1866, date à laquelle fut découverte une source d’eau chaude souterraine sur son emplacement. En 1908, elle devient un établissement de bains-douches.

Une piscine en avance sur son temps

Nageurs, amoureux du patrimoine, curieux, touristes mais aussi cinéastes aiment venir ici. Pour l’anecdote, des scènes du « Grand Bain » de Gilles Lellouche (2018), y ont été tournées ainsi que de nombreux clips et pubs. La piscine de la Butte-aux-Cailles s’inscrit dans le mouvement de l’Art nouveau. Dès son origine, la piscine adopte les nouvelles avancées sanitaires, d’hygiène et techniques de l’époque. C’est la première à le faire à Paris.  Douches et pédiluves sont obligatoires avant l’accès aux bassins. Louis Bonnier, l’architecte, utilise du béton armé pour la voûte du bassin de natation, soutenue par sept arches légères.

Renaissance et chauffage écologique

La réhabilitation de la piscine par l’architecte Johanna Fourquier a permis de préserver l’intégrité du bâtiment et son architecture en béton, tout en la mettant aux normes. Les bains-douche sont encore en activité, alimentés pas les eaux de la source. Aujourd’hui, la piscine compte trois bassins, celui de l’intérieur et les deux extérieurs ainsi qu’un solarium. Été comme hiver, un bassin nordique extérieur unique à Paris, accueille les nageurs les plus frileux !  L’eau est chauffée à 28°C grâce à un système innovant. Le principe ? Réutiliser la chaleur émise par un data center pour chauffer l’eau de manière économique et écologique.

Si vous cherchez un hôtel dans le 13ème arrondissement de Paris à proximité de la piscine, rendez-vous sur Allovoyages : L’Hôtel ibis Paris Italie Tolbiac 13ème, est un 3 étoiles qui se trouve 177 Rue de Tolbiac et propose des chambres à partir de à 79 euros la nuit. Un peu plus loin, l’hôtel Verlaine est un 2 étoiles, au 51 Rue Bobillot,  à partir de 78 euros la nuit.

Piscine de la Butte aux Cailles. Adresse : 5, place Paul Verlaine 75013 PARIS Métro Corvisart, ligne 6

Rénovation de la piscine Blomet

La piscine Blomet en travaux depuis juillet 2018 doit réouvrir à l’été 2020. Visite d’un chantier à 9,6M d’euros, qui s’inscrit dans le plan « Nager à Paris ».

Image du bassin en cours de rénovation – décembre 2019

La piscine Blomet est une des rares piscines de 50m à Paris. Elle a été conçue en 1925 avec une architecture en béton et des verrières. L’une de ses particularités est la forme de la parcelle de terrain particulièrement désavantageuse, toute en longueur : 130m de long pour seulement 18m de large. A l’origine, l’eau du bassin provenait d’un puit artésien foré de 587 mètres, directement à température de 28°C, et potable ! Ce système de chauffage naturel a été utilisé jusqu’à la première grande rénovation de la piscine en 1961.

Plan d’origine, source « Le Génie Civil » du 20/04/1929.

Lors de sa première rénovation, la voûte en béton d’origine qui surplombait le bassin (dans le même genre que celle existant encore à la piscine de la Butte aux Cailles) a été remplacée par une verrière métallique vitrée.

La piscine Blomet en 1928 avec sa voûte en béton (source BNF), à droite en 2018 avant les travaux (crédit photo nageurs.com)

Les travaux actuels vont permettre une modernisation complète du bâtiment, une mise en conformité au regard de l’accessibilité, une amélioration des performances énergétiques par son raccord au réseau de chauffage urbain CPCU et aussi une adaptation des espaces aux usages actuels.

La forme du bâtiment rend contraignant sa rénovation, tout comme l’a été sa construction à l’origine. Le chantier devant démarrer par le fond de la parcelle (le bassin) pour se terminer par la façade sur rue.

Le bassin ainsi que ses fondations ont été complètement démolis, les gravas évacués, et un bassin tout neuf construit au même emplacement. De mêmes dimensions que celui d’origine, celui-ci a néanmoins deux modifications importantes. La profondeur du côté le moins profond restera ainsi la même à 85cm, par contre celle-ci ne sera plus que de 2m côté grand bain contre 3,05m avant travaux (à l’origine il y avait un plongeoir). Le volume d’eau passera ainsi de 1300m3 à 800m3 ce qui permettra des économies en eau et en chauffage.

Autre particularité, un mur mobile pourra permettre de moduler le bassin en deux bassins de 25m selon les horaires. Cette modularité pourra permettre d’améliorer la cohabitation public – club – scolaire et d’optimiser l’exploitation de l’établissement.

La salle de musculation installée auparavant au milieu des vestiaires va déménager au dessus de l’accueil sur un espace de 70m2, et un accès au 2e étage a été percé dans le mur permettant de déambuler entre cette salle, les vestiaires et la piscine.

Vestiaires en cours de rénovation – décembre 2019. On devine le nouvel accès à la salle de musculation sur le palier du 2e étage.

La zone vestiaire va gagner en luminosité, le plafond de verre a été retiré, laissant un volume plus important jusqu’à la grande verrière qui le surplombe. Les cabines vont rester en place mais ne fermeront plus à clé : des armoires de casier ont été installées. Cela va permettre d’augmenter le nombre maximal de personnes qui peuvent simultanément fréquenter l’établissement de 300 personnes contre 200 avant la rénovation.

Les vestiaires qui surplombent le bassin seront condamnés.

Visitée début décembre 2019, les travaux sont bien avancés. La piscine doit réouvrir pour l’été 2020.

Les images se sont vues appliquées un filtre artistique afin de donner une vue d’ensemble de l’architecture sans dévoiler les détails du chantier réalisés par Bouygues Batiment.

Nouveau record, le plus jeune français à traverser la manche à la nage !

Nous vous en parlions il y a quelques mois, Arthur Germain-Hidalgo a réussi à l’âge de 16 ans à traverser la Manche à la nage. Il aura traversé entre  Shampire Hoe à Douvres en Angleterre jusqu’à Wissant en 9h47.

Sa traversée a eu lieu le 23 juillet 2018, il a commencé à nager à 8h30 et est donc arrivé en fin d’après-midi. Alors que la distance de la traversée en ligne droite est de 34 kilomètres, Arthur a parcouru 51,3km à cause des forts courants.

Afin de lui donner une cadence de nage, il était accompagné de Rémy qui nageait avec lui une demi-heure toute les heures.

Arthur s’était entraîné spécialement pour ce défi depuis septembre 2017, et a participé aux championnats de France d’eau libre à Graveline sur 25km. C’est lors de cette course qu’une sonde mesurait sa température corporelle tout au long de l’épreuve. Au bout de 3 heures celle-ci était descendue à 33°C. Il a donc été conclu qu’il devrait prendre entre 15 et 20kg de poids pour faire la traversée, ou porter une combinaison. C’est donc cette deuxième option qu’il a choisi pour éviter l’hypothermie lors de sa traversée.

Arthur, qui nage au club Neptune, et qui est le fils de Mme Hidalgo la maire de Paris, a donc réussi son défi de devenir le plus jeune nageur français à traverser la Manche, et établi donc un nouveau record. Un grand bravo à lui !

Il fait désormais partie de la poignée de nageurs français (une trentaine au total) ayant réussi  cette traversée mythique.

(crédit photos: Arthur Germain-Hidalgo / Twitter @defimanche)

Les piscines parisiennes disparues : Les bains fleurs

Bien avant la construction de bassins dans des bâtiments, existait des bassins flottants sur la Seine. A la fois bains collectifs et piscines, il en existait un certain nombre, à différentes époques.

Si vous avez connaissance d’un livre, d’un document, ou tout simplement des informations sur une ou plusieurs de ces piscines, n’hésitez pas à m’en faire part par email ou en répondant à cet article de blog. Merci !

Pour commencer la série, une photographie provenant d’une carte postale, datée de 1911, prise depuis le Pont Neuf vers l’est (on voit le pont au change). Face à la Conciergerie est amaré un établissement de bains froids pour dames. On peut voir l’inscription « BAINS/FLEURS – BAINS FROIDS DAMES – LEÇONS NATATION ».

(A confirmer) Les bains fleurs n’étaient pas en permanence au même emplacement, des photographies vraisemblablement des mêmes bains à côté des bains samaritaine de l’autre côté du pont neuf semblent l’attester.

Bains fleurs, Paris

CPA Les bains fleurs, Paris

 

Combien de temps ont fonctionné les bains fleurs, et quelle est la raison pour laquelle ils ont disparus ? Des informations que je n’ai pas réussi à trouver. Je mettrai à jour l’article avec les informations que vous pourrez me communiquer.

Livre : Molitor, les piscines et la patinoire, de Claude Weill

Livre Molitor, les piscines et la patinoireCoincident avec la réouverture de la piscine Molitor, l’auteur Claude Weill (qui habite juste en face de Molitor) a publié un ouvrage retraçant l’histoire de cette piscine.

Un livre plutôt complet, démarrant par la naissance de la piscine en 1929, décrivant l’architecture de la piscine et notamment ses vitraux classés aux monuments historiques.

De nombreuses photographies permettent de se rendre compte de l’usage qui était fait de cet équipement à l’époque. Plage de sable, bassins de baignade et sportif, et bien sûr de la patinoire avec des photos originales présentant des prototypes de motocyclettes sur glace pouvant aller jusqu’à 70km/h tout de même.

En complément de l’histoire de Molitor, un chapitre fait une rétrospective sur l’apparition des piscines à Paris avec notamment les bains-douche sur la Seine, ainsi que sur l’évolution de la mode des costumes de bains et l’apparition du bikini.

Restée pendant 24 ans à l’abandon, elle a servi de terrain de jeu aux amateurs de graffitis. Pour l’anecdote, certaines photos de ces graffitis ont été réalisées et diffusées sur nageurs.com par Aurélien Prévost en 2009 au cours d’une exposition de la fondation Cartier (également annoncée sur ce site). Est mentionnée également la célèbre rave-party du groupe Hérétik en 2001.

Malgré le classement aux monuments historiques en 1990, les deux piscines sont rasées en 2011, et reconstruites à l’identique à partir de 2012. Des photos prises tout au long de cette période permettent de suivre l’évolution des travaux. Enfin en 2014, l’eau chlorée retrouve sa place dans cette piscine toute neuve construite au coeur d’un hôtel de luxe.

Aux éditions Glyphe (26 mai 2014). 136 pages, broché. Prix public 20€. Acheter sur Amazon.

Carte postale ancienne : La piscine avenue Ledru-Rollin

Prise depuis le Pont d’Austerlitz, la photographie présente l’avenue Ledru Rollin (11e et 12e arrondissements). La piscine était située au n°10 de l’avenue Ledru Rollin.

Une des caractéristiques de cette piscine était une grande horloge, et des cabines individuelles sur lesquelles les surveillants indiquaient l’heure d’arrivée.

Avez vous souvenir de cette piscine ? Des photos ? Les raisons pour lesquelles ses portes sont closes ?

Est-ce que certains d’entre vous ont appris à nager de cette façon ?

Les monuments et scènes de la vie quotidienne se retrouvent souvent sur les cartes postales. Celles du début du siècle dernier, en noir et blanc réservent parfois d’étonnantes surprises, comme celle-ci qui immortalise une leçon de natation à la piscine Château Landon à Paris. Cette piscine est la toute première à Paris qui est abritée dans un vrai bâtiment, elle date en effet de 1884 ! A cette époque la piscine n’a pas de séparation distincte d’une zone hygiène d’une zone natation.

On voit donc un baigneur accroché à un harnais qui lui permet de nager en faisant du sur-place. Celui-ci semble apprendre à nager la brasse sous les conseils d’un premier nageur en face de lui, et du maître nageur  installé sur son tabouret et qui donne ses impressions à l’aide d’un porte-voix. A proximité une famille semble regarder la scène avec une attention toute particulière tandis qu’une dame nage tranquillement le dos brassé sans se préoccuper de toute cette agitation.

Avez-vous déjà vu des personnes apprendre à nager de cette façon ?

Livre : La France des Piscines

Si vous prévoyez la construction d’une piscine dans votre appartement ou maison de campagne, ou simplement pour rêver un peu, il y a un beau livre qui donne un aperçu des différentes possibilités d’intégration de bassins. Ce livre grand format (27 x 30 cm), « La France des Piscines » édité par Les Editions du Mont est bilingue français-anglais.

La première partie retrace l’histoire des bains, de l’antiquité à l’époque moderne, en passant par les écoles de natation, avec de nombreuses illustrations.

Vient ensuite un chapitre de croquis d’architecture d’ensemble dans lequel on peut se rendre compte de la disposition générale du bassin par rapport à l’habitation et du jardin.

Enfin, la plus grande partie est une compilation de photographies commentées de piscines, chacun ayant son style et leur touche personnelle parfaitement adaptée au cachet de l’habitation à laquelle elles sont rattachées. Bref un beau recueil de piscines, la plupart étant bien évidemment plus orientées loisir que sportif, certaines sont si originales qu’on ne s’imagine pas y nager ! Il y a des piscines intérieures, extérieures, de plain-pied, hors-sol, naturelles (avec filtrage par des plantes). Des très sophistiquées aux plus simples, il y en a vraiment pour tous les goûts !

Ma préférée, peut-être celle ci-dessous, sans prétention sur le bassin par contre : quelle vue !!

Le livre est co-écrit par Luc Svetchine – architecte à Nice, longtemps président du jury des Piscines d’Or qui récompense chaque année les plus belles réalisations de piscines en France – et Patrice Cartier – journaliste et photographe ayant collaboré pendant plus de 20 ans à la revue Piscines & Spas Magazine » pour laquelle il a réalisé plusieurs centaines de reportages.

D’un point de vue pratique, le livre fait 240 pages, contient 400 photos et illustrations, et le prix public est de 35 euros en France.