Sylvain Estadieu traverse la Manche en papillon ! Récit de son exploit.

Il y a quelques jours, Zul, alias Sylvain Estadieu, est devenu le premier homme à traverser la Manche en papillon ! Nous sommes fiers et admiratifs devant une telle performance ! Il a en effet nagé pendant 16h42 dans une eau à 16°C. Nous avons pu interviewer Sylvain après sa traversée, voici ses impressions. Bonne lecture !

Sylvain, raconte nous ta traversée, comment ça s’est passé ?

Dur dur. Je ne me rappelais pas que c’était dur comme ça. Trois semaines après, le sentiment de difficulté s’atténue, mais je sais que pendant la moitié de la traversée je n’en revenais pas de combien je galérais. Le corps pouvait continuer à nager en automatique, mais mon cerveau me sommait d’arrêter … et j’ai été très proche de céder à plusieurs reprises. Je suis super content d’avoir réussi à rejoindre la France, pas trop déçu ne pas avoir pû descendre le record (juste 2h30 de plus, des broutilles !). Vu le nombre de pensées négatives passées dans ma tête pendant que je nageait, je ne peux être que satisfait.

A propos des conditions météo, étaient-elles optimales ou au contraire défavorables pour ton défi ?

Nous avons dû attendre une douzaine de jours que les conditions s’améliorent. Trop de vent pendant la première semaine et demie. Nous sommes donc passés sur des marées à forts coefficients (vives-eaux). Cela peut avoir une influence négative sur la durée de la traversée mais peut aussi avoir comme effet d’aplatir la mer. Au final les conditions ont été plutôt bonnes pendant presque toute la traversée. Je me rappelle de moments où je me fracassais tout de même la tête contre des vagues un peu raides, ce qui a posé quelques problèmes avec mes lunettes, mais la plupart du temps c’était tout bon.

As tu rencontrés des difficultés pendant la traversée ?

Outre les périodes où j’avais du mal à trouver la motivation de continuer, j’ai rencontré quelques petits pépins techniques. Mes lunettes ont commencé à se remplir d’eau après une petite demi-heure. Je devais les réajuster bien trop souvent. Je ne comprenais pas le problème, vu que cela ne m’était pas arrivé pendant l’entrainement. Il s’avère que mes lunettes commençaient certainement à se faire vieilles et que j’avais descendu mon bonnet tellement proche de mes yeux que celui-ci soulevait légèrement les lunettes et entrainait une entrée d’eau. J’ai finis par changer de lunettes après 3 ou 4 heures (ou serait-ce 5 ou 6, je ne me rappelle plus). J’ai aussi eu quelques problèmes de digestion. Mes ravitaillements sont plus concentrés que la moyenne, même parmis les nageurs de longues distances. Cela s’était passé sans problème la première fois, mais ce coup-ci (couça) j’ai commencé à me sentir mal après 5 ou 6 heures (ou serait-ce 7 ou 8, je ne me rappelle plus). Après un ravitaillement en particulier, je repars pour dix mouvements de bras, m’arrête puis commence à incontrolablement nourrir les poissons. Mon équipage arrange un ravitaillement de secours quelques minutes plus tard, à savoir, pour la première fois, un ravitaillement solide : un sandwich au fromage, sans la croute. A partir de ce moment-là, la moitié de mes ravitaillements sont solides avec notamment d’autres sandwiches au fromage, jambon, brioches et … petits pains au chocolat ! Oh la la !

La trajectoire de ton parcours forme une sinusoidale, quelle distance réelle as-tu nagé ?

Oui, une jolie sinusoïde, hein ? A peu près la même amplitude qu’il y a quatre ans vu que les coefficients de marées étaient à peu près équivalents. C’est une question qui revient souvent : pourquoi ce n’est pas une ligne droite ? Le pilote vise un point d’arrivée plus ou moins précis, dès le départ, mais doit prendre en compte les changements de marées. Toutes les six heures environ les courants de marée vont s’inverser. Six heures vers le sud-ouest, six heures vers le nord-est. Comme si une grosse rivière changeait de sens trois fois par jour. Ceci est la raison pour la forme de la trajectoire. Après on peut s’amuser à mesurer la distance « parcourue ». Dans mon cas, 64 km en 2009 et 67 km cette année. ATTENTION : cela ne correspond pas à la distance NAGÉE ! Il me serait impossible de nager 67 km en 16h42 en papillon (vitesse moyenne de 4,01 km/h …. hahahahahahahaaaa !). La véritable distance nagée est bien plus proche de la distance à vol d’oiseau (environ 35 km, même en n’atterrissant pas sur le Cap Gris Nez). Il est quasi-impossible d’avoir une idée précise de vraie distance nagée à moins de connaitre vraiment à tout moment la force des courants au point où on se situe. Il me semble que le pilote ne récolte pas tant d’information. Donc, pour répondre à la question : je pense avoir nagé entre 35 et 40 km. Certainement pas plus de quarante.

Pour tenir une telle distance en papillon tu as une fréquence particulière, comment l’as tu déterminé, et comment peut-on la comparer avec la fréquence en natation course ?

Ma fréquence en pap’ est le produit de deux années d’expérimentations que ce soit en piscine ou en eau libre. Durant de longues séances, je tentais de ne pas diminuer ma fréquence d’un bout à l’autre de la séance. Au début de la saison ma fréquence devait être aux alentours de 20-22 coups de bras par minute et j’ai pû augmenter petit à petit en essayant toujours d’être le plus régulier possible sur chaque séance.

Tu as attendus une semaine et cette traversée a failli être annulée à cause des caprices de la météo, à quel niveau cela a joué sur cette traversée aussi bien au niveau morale que physique et dans quel état d’esprit t’es tu retrouvé lorsque le temps s’est éclaircie et que une date de départ a finalement été retenue ?

La première semaine a été dure. Nous nous attendions à pouvoir avoir une possibilité de démarrer la traversée dans les premiers jours, aux vues de la météo … mais ce n’est pas pour rien que nous ne sommes pas considérés comme des experts et que louer les services d’un pilote expérimenté coûte un des bras de Michael Phelps. Le moral faisait des vagues si l’on peut dire … Par contre, une fois le feux vert donné, je faisais des bonds dans tous les sens jusqu’à deux minutes avant le départ, moment où je commençai enfin à ressentir le stress auxquel je m’attendais. Physiquement, cela faisait déjà plusieurs semaines que mon entrainement avait diminué … j’ai juste continué à faire des séances quotidiennes de 30 minutes à 2 heures.

Y-a-t’il eu des imprevus malgré la longue préparation ?

A part l’histore des ravitaillements trop concentrés et des lunettes farceuses, pas vraiment.

Quels seraient tes conseils pour celles et ceux qui veulent tenter eux aussi de traverser la manche ?

Prendre le temps d’une bonne discussion en personne avec une personne qui a déjà fait la traversée, il y a tellement de choses à apprendre avant d’entreprendre une traversée que j’aurais vraiment du mal à en nommer juste une poignée. Il y a beaucoup de gens avec beaucoup d’expérience, et ils/elles sont généralement très contents d’assister les aspirants Channel Swimmers.

On raconte qu’il faut prévoir de prendre 10kg avant d’envisager une traversée, est-ce que cela a été ton cas, et surtout est-il facile de perdre ces kilos après la traversée ?

J’étais à chaque fois assez maigrelet un an avant mes traversées. 70-72 kg pour 1m80. Je suis monté à plus de 85 kg la première fois et environ 80kg pour la traversée en papillon. Il y a eu du muscle et du gras, je ne saurais pas donner le ratio. Il peut être difficile de prendre du poids tout en s’entrainant pendant dix, vingt voire trente heures (!) dans la semaine mais les kilos en plus peuvent faire la différence. Ce qui est également très important est de s’exposer au froid autant que possible, à savoir porter le moins de vêtements possible, surtout en hiver, baisser le chauffage et se forcer à faire des séances dans des eaux plus froides que la Manche. L’exposition régulière au froid est à mon sens plus importante que la prise de poids volontaire par gavage, tant sur le plan du mental que sur le plan physiologique.

Tu nous parlais d’un projet top secret de nage que tu comptais faire après ta traversée, on est curieux peux tu nous le dévoiler ?

Ah oui, celui-là … désolé de vous décevoir, mais il ne prendra pas place … ou plutôt il n’a pas pris place. Ca va vous paraître un peu arrogant, mais mon projet, à la base, n’était pas de juste faire la traversée de la Manche en papillon … mais une fois arrivé en France, de faire demi-tour et rejoindre l’Angleterre en crawl. Comme vous avez pu le voir, ça ne s’est pas passé ainsi. Après quelques heures de nage seulement, je me suis déjà mis en tête que je n’avais aucune chance de faire le retour. Je l’ai annoncé à mon équipage à la moitié de la traversée et ils m’ont simplement ignoré. J’ai eu tellement de moments où je ne pensais pas être capable de terminer la traversée en papillon que le fait de toucher les falaises du Cap Blanc Nez (à deux mains) m’a fait relâcher toute ma tension et que je ne me voyais capable de continuer uniquement en étant menacé à l’aide d’un fusil. Brefouille, j’ai trop cogité depuis le début de la traversée, et j’aurais dû bloquer toute ces pensées négatives de manière plus efficace si j’avais voulu arriver au bout du bout de mon projet. Le fait que je commençais à trembler en nageant et n’arrivais plus à faire pipi ont été des raisons de plus pour m’arrêter malgré les encouragements de tout mon équipage, bless them.

Beaucoup de nageurs sont surpris de ton exploit car ils ont du mal à aligner plus de 100m en papillon en grand bassin. Quel est donc ton secret si il y en a un ?

En trois mots : ralentir la nage. Et si ça ne marche pas, quatre mots de plus : VRAIMENT ralentir la nage !! Il y a un gouffre entre nager à 25 coups de bras par minute et 35 cdb/min … et ensuite un triple Grand Canyon entre ces chiffres et les fréquences de bras pour des 50 ou 100m papillon. Penser à aller assez profond et bien marquer l’ondulation (elle aussi ralentie) sont d’autres pointeurs utiles. Personne ne me croit quand je dis que le papillon de longue distance, en eau froide, dans les vaguelettes, etc. est accessible à tous, mais c’est vraiment le cas. Ca ne marchera pas forcément la première ni la douzième fois, mais tout est affaire de persévérance. S’il ne devait y avoir qu’un message derrière ma traversée, ce serait celui-ci : fixez-vous un but et persevérez. Ensuite, bien sûr, je vous propose d’avoir des objectifs un peu plus intéressants et/ou utiles que le mien !

A ton arrivée, est ce que les croissants étaient frais…?

J’ai reçu des pains au chocolat avant la fin, pas frais, mais probablement dans le top cinq des meilleures patisseries que j’ai eu l’occasion de goûter !

Encore bravo pour ton exploit, et fais nous signe si tu passes à Paris nous sommes je pense nombreux à être enthousiastes à l’idée de pouvoir trinquer avec toi !

Cheers ! Et merci encore pour tout votre soutien et particulièrement à ceux qui ont donné à mes deux associations en achetant des bonnets. (Il est toujours possible de donner ses pièces jaunes !) Je suis vraiment très touché et ai très hâte de pouvoir passer à Paris pour vous voir 🙂

Nous avions également interviewé Sylvain juste avant sa traversée de la Manche, lire la présentation de Sylvain Estadieu.

Photos de Donal Buckley – loneswimmer.com.


Diana Nyad, une femme qui a décidé de ne jamais abandonner

Il y a des défis complètement fous auxquels personne ne croit, ce qui n’empêche pas certaines personnes têtues de s’acharner et de donner toute leur énergie pour y arriver.

Diana Nyad, une américaine née en 1949 à New York, son rêve c’est de rejoindre à la nage la Floride, depuis Cuba. Un détroit de 170km.

C’est à 28 ans, en 1978 qu’elle tente sa première traversée, entournée d’une cage anti-requins de 6×12 mètres. Après 42 heures d’effort, le vent trop fort a contraint à l’arrêt de la traversée, après 122km parcourus en zig zag.

En tout, elle réalisa 4 tentatives de traversée. Cette année, à 64 ans, elle décide de tenter pour la toute dernière fois le rêve de sa vie. Sans cage à requin. Et après 53 heures de nage, et 170km à nager dans l’eau de mer, ENFIN son rêve se réalise.

Ainsi elle devient la première personne à réussir cet exploit sans cage à requin !

Nous avions déjà publié des articles en 2011 sur Diana Nyad : http://www.nageurs.com/blog/natation-eau-libre/tag/diana-nyad/

Diana Nyad veut faire véhiculer trois messages au travers sa performance :

  • ne jamais baisser les bras
  • il n’est jamais trop tard pour réaliser le rêve de sa vie
  • la natation a beau ressembler à un sport individuel, sa réussite n’a pu être possible que grace au travail d’une équipe

Diana Nyad a réussi à prouver que finalement malgré les antagonismes entre Cuba et les Etats Unis, les deux pays sont finalement proches.

Interview de Sylvain Estadieu qui va traverser la Manche… en papillon !

A quelques jours de sa traversée de la Manche entièrement en papillon, nous avons tenu à interviewer Sylvain, qui enregistre ses séances de natation sur nageurs.com sous le pseudo de Zul.

Bonjour Sylvain, peux-tu te présenter et nous indiquer ton parcours sportif ?

Sylvain, 27 ans, je suis originaire de la petite commune de Villé en Centre-Alsace (avis aux amateurs de vin blanc, c’est le bon coin). J’ai toujours été un nageur, ayant commencé par les bébés-nageurs puis le club local. J’ai fait quelques compétitions départementales à mon adolescence (un peu de brasse, un peu de crawl) et ai participé aux championnats de France N3 … par le biais d’un relais grâce à la qualification en individule de deux de mes coéquipiers. Je crois bien que j’ai réalisé le plus mauvais temps de tous les relayeurs de toutes les équipes, probablement deux secondes derrière l’avant dernier, sur 100m. Bref j’aime bien dire que je suis un nageur avec un niveau correct mais qui n’a jamais fait de vagues. Lorsque j’habitais encore en France, il m’arrivait de faire une course d’eau libre, à l’occasion. Ma première et préférée étant la traversée du lac d’Annecy à laquelle j’ai dû participé quatre fois. Je suis expatrié depuis 2006, en Irlande pendant quatre ans puis en Nouvelle-Zélande pendant une année et maintenant à Göteborg depuis un an et demi avec ma fiancée. C’est pendant mon temps en Irlande que j’ai réellement découvert la nage en eau libre/froide. Je suis passé de nageur avec un intérêt passif pour l’eau libre à grand afficionado des longues distances ou défis un peu tordus en rapport avec la nage !


Parles nous un peu de ton projet de traverser la Manche à la nage, comment t’es venue cette idée, et surtout pourquoi choisir de nager entièrement en papillon ?

L’idée de traverser la Manche m’est venue au contact de nageurs irlandais qui l’avaient déjà fait, ou projetaient de le faire. A cette époque je n’avais jamais nagé plus de 5km en piscine, plus de 2,5km en lac ou plus de 500m en mer ! Mais cette histoire de nage en eau froide, dans les vagues, pendant des heures, entre deux pays, m’intriguait fortement. Deux ans d’entrainement plus tard, septembre 2009, je parvenais à atterrir sur la plage de Wissant après 14h44 de nage. On pourrait se dire qu’après avoir traversé ce détroit (et ayant au passage souffert et passé mon temps à maudire ces fichues vaguelettes), je n’aurais aucune envie d’y retourner, mission accomplie … et pourtant ! J’ai continué à nager, à fréquenter des nageurs lancés dans des défis toujours plus fous et après avoir fait quelques expérimentations en « quatre nages » et papillon, j’ai finalement décidé que la traversée en papillon était à la fois une idée folle et vaguement réalisable. Je me savais capable d’allonger les distances dans cette nage, mais parcourir près de 35km ? L’incertitude quant à l’issue du projet, alliée au fait que j’ai toujours aimé nagé le papillon ont fait que je me suis inscrit pour un retour dans la Manche une année après ma première traversée … trois ans à l’avance !

 

Est-ce que le fait d’avoir traversé la Manche il y a quatre ans va t’aider cette fois-ci ? Quels enseignements as-tu tiré de ta première traversée et que tu comptes mettre en pratique cette fois ?

La traversée elle-même s’est passée sans problème majeur la première fois, malgré de gros doutes dans les semaines précédentes. J’avais eu mal aux épaules, une douleur au biceps se réveillant systématiquement après 5 ou 6 heures, quelques séances que j’ai terminé en ayant bien plus froid que prévu. La météo à Douvres n’avait pas été terrible du tout et j’étais assez loin sur la liste d’attente de mon pilote. Et pourtant tout s’est bien passé, l’entrainement sur deux années a porté ses fruits (NDLR: voir aussi les impressions de Sylvain sur le forum eau libre à propos de cette première traversée).

Cette expérience me permet en partie de balayer certains doutes que j’ai pû avoir ces derniers mois, là aussi en rapport avec ma condition physique, ma capacité à supporter le froid et celle de tenir la distance. Je me suis entrainé encore plus dur qu’en 2009 et suis bien plus confiant au moment de décoller pour l’Angleterre que le premier coup.

Beaucoup de choses ne se sont pourtant pas goupillées de la meilleure manière cette année. La mer et les lacs aux alentours de Göteborg sont passés de 0°C à 18°C et plus en peu de temps. Je n’ai donc pas eu beaucoup l’occasion de m’entrainer dans des eaux entre 12 et 16°C, ce qui aurait été le top. Par ailleurs il n’y a pas en Suède une communauté de nageurs de longues distances en eau froide comme celle que je fréquentais en Irlande. S’entrainer seul, la plupart du temps, n’a pas été facile à gérer. Mais j’espère que je serai ainsi d’autant mieux préparé pour mon effort solitaire. L’entrainement est une chose, mais au final je mise tout sur une traversée !

On peut s’entrainer pour beaucoup de choses, tenter de visualiser sa traversée et prendre de bons conseils venant d’autres nageurs plus expérimentés … mais en fin de compte il y a toujours des choses auxquelles on ne pense pas ou qui vont nous surprendre le jour-même.

 

Depuis-quand t’entraînes tu pour ce défi, à quoi ressemble une de tes semaines d’entraînement, et comment structures-tu tes entraînements jusqu’au jour de la course ?

Je me suis inscrit il y a trois ans et ai véritablement commencé à travailler mon papillon il y a deux ans. J’ai commencé avec des séances courtes, de deux à cinq kilomètres dans lesquelles je tentais d’intégrer des séries de papillon de plus en plus longues ou avec de moins en moins de repos. Pour vous donner une idée de l’évolution durant ces premiers mois, j’ai commencé, avec difficulté, par des séries du genre [10 x 50 papillon départ 1:10] pour parvenir quelques mois plus tard à des [50 x 100m papillon départ 1:50] ou des 1000m papillon en 16:30 ou moins.

A partir de septembre 2012 j’ai eu la chance de recevoir un plan d’entrainement de ma coach en Irlande. Elle a entrainé plus d’une quinzaine de personnes pour des traversées de la Manche, a la réputation de beaucoup faire travailler ses nageurs et était curieuse de voir comment je pourrais réagir à un plan d’entrainement pour le papillon de longue distance. Les premiers mois correspondaient à environ 25-30km par semaine sur 5 ou six séances, le tout en piscine (de 50m). A partir de Novembre sont apparues les longues séances entre 16 et 24 km, une puis deux fois par mois, toujours en piscine. Mai, Juin et Juillet m’ont vu transitionner de bassin à eau libre et augmenter des distances encore une fois pour atteindre 50 à 75km par semaine.

Il y avait pas mal de séries orientées vitesse au départ. Des tas de 50m (jusqu’à 240 x 50 !) avec 10 ou 15 secondes de repos en plus de séances moins … inspirantes, avec des 1000m, 1500m ou plus. On est passé à des séries de 100, 200, 400 … par la suite. A ce moment-là j’avais vraiment hâte de pouvoir retourner en eau libre et de ne plus avoir à faire de virages ou de slalomer entre les autres nageurs de la seule ligne « rapide » de mon bassin göteborgeois !

Durant la saison d’eau libre je recevais mes instructions soit sous forme de nombre d’heures soit de nombre de tours d’île (environ un mile). Les séances de 2 heures étaient qualifiées de « sprint » et certaines sorties s’étalaient sur 6, 7 voire 8 heures.

J’ai également effectué un stage en Irlande en compagnie d’une vingtaine de « Channel aspirants ». Le premier jour nous a vu braver les eaux de l’Atlantique à 10°C pendant près de deux heures acant que le pays ne connaisse ses deux semaines les plus chaudes depuis 25 ans.

En plus de l’entraînement sportif, tu dois t’habituer à l’eau froide, problablement adapter ton alimentation, ton rythme dans la journée. Qu’est ce qui est le plus difficile ?

Comme dit précédemment je n’ai eu qu’un accès assez limité à l’eau froide. Je me forçais à faire trempette dans le bassin froid près du sauna après chaque séance. L’eau était parfois entre 6 et 8°C, je ressortissais donc rouge comme une écrevisse (le sang se rapproche de la surface de la peau pour faire barrage au froid). Sinon, en général je me force à m’habiller le plus légèrement possible même en hiver lorsque les températures se rapprochent des -15°C. Ma règle était : pas d’anorak !

Niveau alimentation, je ne suis sans doute pas un exemple, je n’y ai pas réfléchi plus que ça. Des glucides pour l’énergie (beaucoup de pâtes, patates …), viande blanche, produits laitiers. Mais surtout, de grandes quantités d’un peu tout … et plus de gateaux et de glace que la moyenne, surtout ces derniers mois qui m’ont vu descendre des décilitres de crème glacée, histoire de soigner mon bioprène (surnom mignon de la couche de graisse qui remplace la combinaison) !! J’avais prévenu, je ne suis pas un exemple.

Le plus dur au final a été de faire en sorte de combiner la nage, le boulot et la vie à la maison. Il était difficile de rogner par-ci par-là sur l’une ou l’autre de mes trois vies.

 

Au travers ce défi sportif, tu souhaites également faire connaître des associations caritatives, peux tu nous en dire quelques mots ?

Je tente de récolter des fonds pour deux associations. L’Association des Parents d’Enfants Inadaptés (APEI Centre Alsace) s’occupe d’enfant handicappés dans ma région d’orgine. Hundar Utan Hem est une association qui s’occupe d’accueillir et de re-loger des chiens abandonnés en Irlande et Suède. Parrainer ces associations me permet d’une certaine manière de donner à mes trois pays ! Vous pouvez trouver plus de renseignements sur ces associations sur ma page de parrainnage (http://www.sylleswims.com/charities/?lang=fr). Vous pouvez également faire l’acquisition d’un bonnet commémoratif de ma traversée, réalisé par mon sponsor AQUADEUS. (http://www.aqua-deus.com/) 15% ira directement aux deux associations.

 

A quelle date est prévue ta traversée ? Quel objectif t’es tu fixé ?

Je serai à Douvres à partir du 10 Septembre jusqu’à … ce que j’ai l’occasion de nager ! Les marées les plus favorables sont entre le 12 et le 17, mais il se pourrait que je sois forcé de nager durant des vives-eaux quelques jours plus tard. Tout dépend de la météo. Si le vent est trop fort et/ou souffle dans la mauvaise direction, la traversée n’est tout simplement pas faisable. La décision revient au pilote.

Pour ce qui est de mon objectif, il s’agit tout simplement d’arriver de l’autre côté en un morceau. Je mentirais si je disais que je ne pense pas au record (14h18 par la Britannique Julie Bradshaw plus de dix ans aprés les 23h33 de la Canadienne Vicki Keith). Mais celui-ci ne me sera accessible que si les conditions météos sont favorables.

 

Nous te souhaitons une bonne traversée ! Une dernière questions : Que comptes tu faire une fois tout ceci terminé ?

J’ai encore un petit projet de nage pour cette année … qui pourrait se faire tout juste après ma traversée. Mais c’est encore un secret ! Sinon je ne re-tenterai sans doute pas de si tôt un tel défi. Je vais peut-être m’inscrire en Maîtres et faire quelques compétitions (200m papillon ? 1500m ?) ou bien refaire un peu de nage en eau très froide, peut-être un « Ice Swim » (cf http://www.internationaliceswimming.com/) ou les championnats du monde de nage hivernale en Finlande. Il y a de quoi faire même en diminuant les distance 🙂

 

Comment suivre la traversée le jour-même ?

Vous pouvez suivre ma page twitter (twitter.com/sylvainswims) ou Facebook (www.facebook.com/SyllesSwimsFly) sur lesquelles apparaitront les dernières nouvelles, y compris pendant la traversée. Il y aura notamment un lien vers un site (cspf.co.uk) sur lequel vous pourrez me traquer en temps réel grace à la balise GPS située sur le bateau d’accompagnement.

Merci Sylvain ! Nous te souhaitons une belle traversée, et si possible un record !!

 

Il voulait descendre les 1230km du Rhin à la nage

Le suisse Ernst Bromeis, 44 ans, s’était lancé le défi de descendre le Rhin de sa source aux Grisons, jusqu’à son embouchure en mer du Nord à Rotterdam. Le périple de 1230 km devait durer un mois, à raison de 6h de nage par jour. Malheureusement il décida de mettre un terme à son défi, baptisé « Le Miracle Bleu », après 12 jours de nage au cours desquels il a nagé 400km, ayant parfois recours à un kayak.

Un français va tenter de traverser l’Atlantique à la nage

Il y a certains défis qui semblent irréalisables, qu’on peut qualifier de complètement dingues, mais auxquels on a envie de croire. Celui que s’est lancé le français Christophe Mathieu, 42 ans et pompier de métier n’est pas moins que de traverser l’océan atlantique… à la nage !

Le départ devrait intervenir en décembre 2012, depuis le Cap-Vert. Ensuite, c’est un périple de 3400km qui attend le nageur, à raison d’un programme de 34km par jour, soient 10 à 12 heures de nage par jour pendant environ 100 jours.

S’il réussit, il devrait arriver à La Barbade aux Antilles en mars ou avril 2013.

Derrière ce projet, il y a des causes que ce grand sportif souhaite faire connaître et soutenir : les personnes ayant un handicap moteur, et les orphelins des sapeurs pompiers.

Pour suivre cette aventure et en savoir un peu plus rendez vous sur le site de l’association « Cap-Vert La Barbade« .

Image de Bruno Bouvry (CC:by-nc-sa)

Des conditions météo favorables pour Diana Nyad

Je vous parlais il y a quelques jours de Diana Nyad qui a 61 ans a un rêve fou, son « Xtreme Dream », de rejoindre la Floride à la nage depuis Cuba !

Initialement prévu en 2010, sa traversée n’a pu se faire à cause d’un visa reçu trop tard pour se rendre à Cuba. La traversée n’étant plus possible après l’été. Cette année, Diana a pris son visa plus tôt, et est déjà sur place.
La tempête tropicale Emily a disparu derrière les montagnes d’Haïti. Le mer semble calme, la traversée de 103 miles (170 km) qui devrait durer 3 jours et 2 nuits devrait débuter dimanche soir !

J’essaierai de donner des news pendant son aventure, vous pouvez également avoir des infos sur les pages suivantes :

Facebook : http://www.facebook.com/DianaNyad

Twitter : http://twitter.com/#!/diananyad

Son site : http://diananyad.com/

Diana Nyad va tenter de parcourir à la nage les 170km qui séparent Cuba du continent Américain

Diana Nyad est une nageuse américaine de 61 ans qui va tenter prochainement de rejoindre la Floride à la nage depuis Cuba, soit un périple de 170 km.

C’est un rêve qui lui tient à cœur, elle avait déjà tenté la traversée 30 ans plus tôt en 1978, mais a été contrainte d’abandonner après 41 heures de nage, à cause des conditions climatiques qui rendaient périlleuse la suite du parcours.

A la presse, la nageuse confie « Quand j’ai passé le cap de la soixantaine, j’étais dévasté par les regrets, et désespérée à l’idée du peu de temps qu’il me restait. Je me suis tournée vers ce rêve, et depuis, tous mes regrets se sont évanouis ».

La traversée est prévue pour cet été, le départ se fera dès que possible, lorsque la mer sera le plus calme. Aux dernières nouvelles la tempête tropicale Emily va décaler le départ.

Si tout se passe bien, la course devrait durer 2,5 jours, peut-être même 3 jours. Diana ne devra pas porter de combinaison, ni s’accrocher une seule fois au bateau pour que la traversée soit homologuée. Elle sera accompagnée d’une équipe d’une vingtaine de personnes, dont le rôle sera d’assurer la sécurité de la nageuse, d’assurer le ravitaillement, et d’éloigner les nombreux requins qui pullulent dans ces eaux.

C’est un magnifique défi, et on souhaite à Diana de concrétiser enfin son rêve extrême !

Voici son site http://diananyad.com/

L’homme-saumon termine son périple de 915 km à la nage

Fabien Docet, 48 ans, surnommé « l’homme-saumon », a nagé 915 kilomètres au départ de la commune de Langeac (Haute-Loire) sur l’Allier le 30 avril 2011, jusqu’à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) dans l’estuaire de la Loire où il est arrivé le 16 juin, soit 45 jours plus tard. Le nageur de fond a réussi son défi en 35 étapes. Ce raid écolo-sportif a également eu pour but de sensibiliser le public, en particulier scolaire, sur l’importance de préserver l’eau, en parcourant à rebours la route des saumons qui, depuis l’Atlantique, remontent le courant jusqu’en Haute-Loire, au coeur de la France.

Il a utilisé comme équipement une combinaison en néoprène (la température de l’eau étant d’une dizaine de degrés), une paire de palmes, et un hydrospeed (luge d’eau) pour se protéger d’éventuels chocs sur le début du parcours. Il a traîné derrière lui ses affaires, notamment de la nourriture, de l’eau potable, une balise, et des vêtements, dans un bidon étanche de 50 litres.

Lorsqu’il est enfin arrivé à Saint-Nazaine, il a déclaré : « L’Allier et la Loire sont les deux fleuves les plus sauvages d’Europe et un exceptionnel patrimoine. Mon aventure sportive et environnementale est aussi une action de sensibilisation du plus grand nombre à la question de l’eau, source de vie, et son accès pour tous dans le monde ». Docet avait accompli sa première grande expédition en 2007 et 2008, en traversant à pied en solitaire le Grand Nord canadien d’ouest en est (7 000 km). Ce marcheur et nageur de l’extrême a déjà de nouveaux projets en tête ! Il envisage maintenant une traversée intégrale en solitaire et sans assistance du continent Antarctique (4 800 km).